Salut les poussins,
Aujourd'hui:
Nous ne sommes pas nous-mêmes de Matthew Thomas.
Aujourd'hui:
Nous ne sommes pas nous-mêmes de Matthew Thomas.
De son enfance dans un minuscule appartement du Queens d'après-guerre, fille unique d'un père camionneur idole du quartier, et d'une mère qui noyait sa mélancolie à grands coups de scotch, Eileen Tumulty a tiré un principe : toujours viser plus haut, ne jamais renoncer à sortir de sa condition.
Faire des études, décrocher un diplôme d'infirmière : Eileen s'accroche, s'endurcit. Tomber amoureuse, épouser Ed : Eileen s'envole, elle a de l'ambition pour deux. Donner naissance à un fils, trouver la maison de ses rêves, former une vraie famille : Eileen veut encore plus, encore mieux.
Et pourtant...
Les rêves ne sont-ils jamais que des rêves ?
Sentir la menace, redouter le pire, se révéler dans l'épreuve.
Et puis choisir de continuer à vivre, malgré tout.
Eileen a eu une enfance difficile dans une ambiance dénuée de tendresse, d'amour et de plaisir. De la pauvreté de ses parents toutefois elle tire un courage, une force et ambition assez incroyable. Elle rêve d'un métier intéressant, d'un mari riche et d'une maison dans les beaux quartiers. Ce qu'elle pense trouver avec Ed, un garçon rencontré par hasard par le biais d'une amie, un rendez-vous arrangé qui se transforme en amour pour la vie.
Les années passent, Eileen se rend compte petit à petit que son mari n'a pas les mêmes attentes qu'elle. Aucun attrait matériel chez lui, seul compte sa philosophie du partage et de la transmission qui va de pair avec son métier de professeur. Malgré tout, Eileen reste, Eileen se bat pour que ses désirs deviennent réalité. Et y arrive très souvent.
Puis vient la cinquantaine et une bouleversante nouvelle. Ce qu'elle prenait pour une simple crise existentielle chez son mari cache en vérité une véritable maladie renversant tout sur son passage. Tous les projets imaginés sont à jeter à la poubelle, tout est à réécrire..
Rarement un roman m'aura autant fait réfléchir. Il faut dire que j'ai passé quelques jours avec ce petit pavé d'à peu près huit cent pages. Je ne dirai pas qu'en plus de ça il est lent, je dirai plutôt qu'il est.. contemplatif. On partage presque la vie entière de notre personnage principal, ça prend du temps, c'est laborieux, mais aussi très bon! Je n'ai pas souvenir d'avoir lu un roman du genre, le seul qui me vient à l'esprit est Je te retrouverai de John Irving, j'y retrouve cette écriture un peu impersonnelle et un peu froide qui suit le parcours global d'un héros imparfait.
Ce livre n'épargne vraiment pas le lecteur. Le côté le plus tragique n'arrive qu'après quatre cent pages à peu près mais c'est aussi le plus prenant, le plus touchant, le plus percutant. C'est la maladie dans toute son entièreté, avec ses côtés sordides et dégoûtants. C'est la perte d'un esprit mais aussi d'un corps, c'est la perte de facultés simples et enfantines. Nos personnages ne sont pas des héros, ils ont des défauts et l'auteur ne nous épargne rien. Leur égoïsme, leur lâcheté, leurs défauts.. mais aussi leurs amours, leurs espoirs, leurs envies. Nous ne sommes pas nous-mêmes parle de la vie telle qu'elle est, brute et insensible. Il parle de gens comme vous, de gens comme moi, de gens imparfaits. J'ai eu du mal, j'ai pesté contre eux, j'ai fermé les yeux devant leur bêtise parfois.. et j'ai pleuré à leurs côtés aussi. J'ai pleuré devant tant de colère, tant de douleur, tant d'injustice.
J'en ressors assez chamboulée. J'ai l'impression d'avoir vécu une vie et d'en être brutalement repoussée. C'est brutal et vif, touchant et attendrissant.. C'est l'histoire d'Eileen. D'Ed. Et de Connell. Et c'est à lire, vraiment.
Merci à Babelio et aux Editions Belfond,
Des bisous!
Je suis intriguée par ce petit livre.
RépondreSupprimerJ'ai adoré et dévoré ce livre :)
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