jeudi 3 octobre 2013

La longue attente de l'ange de Mélania G. Mazzucco.

Salut les lapins,

Aujourd'hui, présentation d'une des sorties littéraires de la rentrée:

La longue attente de l'ange de Mélania G. Mazzucco


Ce livre est l'histoire du Tintoret et de la Tintoretta, sa fille. Une histoire fusionnelle qui laissa des traces.
 
J'attendais beaucoup de ce livre, sans doute trop. J'adore les romans historiques et j'adore les peintres de la Renaissance italienne. Malheureusement, j'ai été peu sensible à cette combinaison-ci. 

Je l'ai senti tout de suite à vrai dire. Il y a des fois où cela se devine dès les premiers mots, les premières pages. Une certaine langueur s'est directement abattue sur moi, mon esprit divaguant sans cesse ailleurs. Ne vous méprenez pas, j'ai été sensible à l'histoire en elle-même. L'histoire d'un père aimant sa fille plus que tout, plus que lui-même. En dépit de tout: de sa femme, de ses autres enfants, des conventions.

La vie du Tintoret est riche et passionnante. Sa fille Marietta naît d'une liaison avec une Allemande qui les quittera après avoir succombé à la syphilis. Jacomo, dit le Tintoret, accueille alors sa fille, rapidement rejointe par sa toute nouvelle et toute jeune épouse. La vie professionnelle du peintre est mouvementée. Celui-ci souffre de la concurrence du Titien qui le malmène depuis toujours. Celui qui fut son maître pendant quelques mois le rejeta, dit-on, par jalousie. Il aurait senti, chez le tout jeune apprenti, un talent supérieur au sien. Le Tintoret souffrira jusqu'à la mort du Titien de ce rejet qu'il subira. Mensonges, tricheries, rien ne sera de trop pour le ridiculiser.

Heureusement il y a Marietta, son soleil, sa lumière. Celle qui surpassera même ses fils à qui la place d'apprenti principal aurait dû revenir. Déguisée en garçon pendant toute son enfance et presque toute son adolescence, il la traînera partout. Elle fit tout pour lui, avec lui. De l'achat de toiles au mélange de pigment et plus tard au dessin lui-même. Elle fut une artiste à part entière et sa plus grande fierté. Mais aussi sa plus grande blessure, une blessure dont il ne guérira jamais, qui le poursuivra jusqu'à la fin de sa vie. Sa mort a anéanti une part de lui, cette part qu'il avait déposé en elle.

Car l'art n'imite pas la nature, il la crée. La vérité et la beauté ne résident pas dans les choses, ni dans le monde, mais au fond de nous, dans cette partie cachée qu'on ne connaîtra jamais, mais à laquelle il faut laisser libre court. Peindre, peindre vraiment, pas pour satisfaire un client ni pour gagner son pain, c'est comme rêver. Tout est semblable au monde là-dehors, presque identique, mais sans l'être. C'est dans ce glissement que se trouvent la vérité et la beauté, ainsi que le sens de toute recherche et de toute représentation. Il faut réussir à rêver ses souvenirs. Voilà ce que signifie créer. 

C'est d'une tristesse sans nom. D'une mélancolie sans fin. Peut-être est-ce trop plein d'émotions négatives qui m'a quelque peu assaillie trop rapidement et trop brutalement. Ce récit ressasse encore et encore la douleur. C'est à la fin de sa vie que se passe le roman, ses derniers jours où il nous raconte tout. Ses joies, ses peines, ses amours, ses difficultés. On passe du passé au présent sans prévenir et c'est difficile à suivre. 

Mais je crois surtout que je n'ai pas accroché à l'écriture de l'auteure. Trop lourde, trop imagée. Et étonnement, c'est moi qui vais dire ça: trop poétique. Ah, j'adore l'écriture qui semble aérienne et où j'ai envie de graver chaque mot dans ma mémoire tant c'est beau. Ici, un peu trop de poésie. J'ai trouvé que l'auteure en faisait trop, en rajoutait trop, ce qui m'a donné une impression de lourdeur écrasante qui m'a empêchée de m'immerger totalement dans le récit et de m'attacher, tout simplement. Ça finit par une impression trop.. Impersonnelle, justement. Difficile quand on est sur l'histoire d'une vie.

Au final, un roman qui plaira plus aux puristes des biographies, habitués à l'écriture plus lourde, plus rigoureuse. Un roman qu'il faut déguster et non dévorer. 

Un grand merci aux Éditions Flammarion

Des bisous!

2 commentaires:

  1. Je vais passer mon tour pour celui-là...

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  2. Ce livre est dans ma PAL, sans que j'aie fait quoi que ce soit pour l'avoir, je dois dire...je m'explique : je l'ai reçu par erreur lors d'une expédition de commande, je ne l'ai donc pas payé...je n'aurais pas de regrets si je n'aime pas, du coup ! :D Mais le résumé me plaît donc, pourquoi pas ? A voir...finalement, ton avis mitigé me donne envie de me plonger dans ce livre, pour me faire ma propre opinion.

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