mercredi 2 octobre 2013

Le soleil des Scorta de Laurent Gaudé.

Salut les poussins,

Découverte aujourd'hui du Prix Goncourt 2004:

Le soleil des Scorta de Lauren Gaudé.


La famille Scorta est maudite, maudite depuis le jour où Luciano Mascalzone fit l'amour à Immacolata, la sœur de son amour de toujours, Filomena. L'union d'un bandit mort et d'une vieille fille. Rapidement orphelin, leur enfant est envoyé dans un village voisin pour lui éviter des ennuis.

Mais Rocco revient, Rocco est leur punition, leur châtiment. Punition pour avoir tué son père ainsi que pour avoir voulu tuer un nourrisson innocent. Sa vie entière et même sa mort seront un constant pied de nez à ceux qui lui ont voulu du mal. Il s'en prendra également à ses enfants qu'il déshéritera au profit de l'Eglise.

Ce livre est leur histoire.L'histoire des Scorta Mascalzone, maudits depuis toujours. Seront-ils heureux un jour? 

Ce roman fait partie des romans que j'avais envie de lire depuis très longtemps. C'est enfin chose faite grâce aux Éditions J'ai lu qui l'ont réédité et publié le mois dernier.

Et quelle découverte! Je l'ai commencé épuisée et prête à lire 2-3 pages grand maximum. Impossible de le lâcher, j'ai finalement dû abandonner après 150 pages. C'est un roman prenant, un roman qui vous attrape et qui vous berce. 

Parce que c'est magnifique. Je dois avouer que je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages et je pense que ce n'était pas le but. Ce qui m'a plu et juste transportée c'est bel et bien l'écriture de l'auteur. Une écriture magnifique dont chaque phrase ressemble à un poème. 

Lorsque le soleil règne dans le ciel, à faire claquer les pierres, il n'y a rien à faire. Nous l'aimons trop, cette terre. Elle n'offre rien, elle est plus pauvre que nous, mais lorsque le soleil la chauffe, aucun d'entre nous ne peut la quitter. Nous sommes nés du soleil, Elia. Sa chaleur, nous l'avons en nous. D'aussi loin que nos corps se souviennent, il était là, réchauffant nos peaux de nourrissons. Et nous ne cessons de le manger, de le croquer à pleines dents. Il est là, dans les fruits que nus mangeons. Les pêches. Les olives. Les oranges. C'est son parfum. Avec l'huile que nous buvons, il coule dans nos gorges. Il est en nous. Nous sommes les mangeurs de soleil. 

Cest l'histoire d'une terre aride brûlée par le soleil. Une terre qui retient ses hommes, les envoûte par des racines profondes et des liens indéfinissables. Liés ensemble par une haine tellement profonde que c'en est presque de l'amour. Montepuccio juge les siens mais les protègent. 

Les olives sont éternelles. Une olive ne dure pas. Elle mûrit et se gâte. Mais les olives se succèdent les unes aux autres, de façon infinie et répétitive. Elles sont toutes différentes, mais leur longue chaîne n'a pas de fin. Elles ont la même forme, la même couleur, elles ont été mûries par le même soleil et ont le même goût. Alors oui, les olives sont éternelles. Comme les hommes. Même succession infinie de vie et de mort. La longue chaîne des hommes ne se brise pas. 

Ce n'est pas un roman personnel, on est plus dans la description. On ne s'attache pas à chaque personnages mais plutôt à la famille dans son entièreté, ils forment un tout. Ils ont en eux une brutalité et une rage de vivre - de survivre - vraiment impressionnante. Peu importe les noms, les mariages, ils restent des Scorta. 

Rien ne rassasie les Scorta. Le désir éternel de manger le ciel et de boire les étoiles. 

Un livre qui ressemble à un long poème. Il faut le découvrir pour comprendre à quel point c'est beau, tout simplement.

Un énorme merci aux Éditions J'ai lu pour cette découverte,

 Des bisous!

2 commentaires:

  1. Hello ! J'ai lu le livre mais je ne comprend pas ce que signifie REELEMENT "rien ne rassasie les Scorta" pourrais-tu m'expliquer cette phrase plz :)
    Bisous

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