J'ai eu peur de ne pas aimer mon fils. Enfin, pas autant que le premier. C'est bête, un peu honteux mais c'est comme ça. (Et je suis sûre à 300% de n'avoir pas été la seule à me poser ce genre de question.)
Laissez-moi m'expliquer.
Il était dans mon ventre. Nous avions un lien, fort. On communiquait. Je le touchais et il semblait me répondre par de jolis coups. Je l'aimais mais..
Je regardais Numéro1 et je me disais que rien ne serait jamais pareil. Que lui et moi on avait tout vécu ensemble. Que toutes mes premières fois de maman je les avais vécu avec lui. Le premier regard, le premier bain, le premier sourire, la première chanson..
J'avais peur que rien ne soit pareil. En fait, par moment, j'avais même peur qu'il vienne se mettre entre numéro1 et moi. Instinctivement, j'avais peur d'aimer moins le premier comme pour faire de la place au deuxième.
Laisse-moi maintenant te rassurer sur mes questions de mère indigne.
Comme ce miracle que j'avais déjà vécu avec Petitou, j'ai aimé mon deuxième tout-petit au premier regard. Je l'ai vu et j'ai su. J'ai compris, je me suis rappelée qu'au fond, je savais bien que je l'aimais déjà infiniment. Que dans mon ventre il avait pris une place incroyable. C'est comme si j'avais juste mis cet amour.. Sur pause. Le temps de consacrer nos derniers mois à trois, à Livio. Mon amour ne s'est pas rétrécit pour faire de la place.. C'est plutôt comme si mon cœur s'était agrandit.
Rien n'est pareil, tout est différent et c'est tant mieux. Je redécouvre chaque geste avec Luca. J'en découvre même de nouveaux. Je lui donne le bain, chose assez étonnante pour moi, l'Homme s'étant occupé de tous les bains du petiot les six premiers mois. Alors là, il nage, si paisible, flottant comme dans mon bidou. On se regarde et j'ai mon cœur qui se remplit d'amour.
Parce que je l'aime ce tout-petit. Je ne l'aime pas de la même manière que j'aime Livio mais c'est tout simplement parce que ce sont deux individus à part. Mes deux tout-petits..
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