samedi 15 novembre 2014

Indulgences de Jean-Pierre Bours.

Salut les poussins,

Aujourd'hui:

Indulgences de Jean-Pierre Bours.

 Dans une Allemagne entre Moyen Âge et Renaissance, dans un monde que se disputent la peste et la lèpre, la famine et la guerre, deux femmes se battent pour accomplir leur destin. Au crépuscule du Moyen Âge, au coeur de la forêt saxonne, une jeune femme abandonne son enfant avant d'être rattrapée par les gardes du seigneur de Magdeburg qui l'accuse de sorcellerie. Depuis la " Hexenturm* " et ses fantômes avilissants, elle va choisir d'assurer seule sa défense. Quinze ans plus tard, alors que les premiers feux de la Renaissance et de la Réforme commencent à briller sur Wittenberg, Gretchen – qu'immortalisera Goethe trois siècles plus tard – ne sait pas encore que la quête de son identité l'amènera à croiser ceux qui sont en train d'écrire l'histoire, qu'il s'agisse de Luther, Cranach ou du très mystérieux docteur Faust. Quel lien unit ces deux femmes ? Quel secret les rapproche ? La Renaissance que découvre Gretchen et le Moyen Âge dans lequel se débat Eva sont-elles des périodes si distinctes ? La lumière a-t-elle vraiment succédé à l'ombre ? Et le bien au mal ?

Allemagne, 1500. Eva Mathis court dans les bois, essayant tant bien que mal de semer ses poursuivants qui veulent l'arrêter pour sorcellerie. Dans ses bras, un nouveau-né qu'elle protégera coûte que coûte. 

1515. Margarete est une jeune femme intelligente et très cultivée grâce à son amie Freia, la sage-femme du village. Par méchanceté ou jalousie, son frère lui avoue qu'elle est une enfant adoptée, une nouvelle qui bouleversera tous les plans imaginés pour son avenir. 

Qui sont Eva et Margarete? Comment vont-elles survivre dans un monde où il est mal vu d'être une femme et de vouloir autre chose que de se marier et enfanter? 

J'ai eu un peu peur avant de commencer ce roman, je dois l'avouer. J'aime l'époque mais l'Allemagne n'est pas une région très attirante à mes yeux, autant la France et l'Italie brillent de mille feux par leur art, autant l'Allemagne restait encore très arriérée, très sombre. Des aprioris bien sûr mais qui m'ont rendue un peu méfiante quant à ce que j'allais bien pouvoir penser de cette histoire. Finalement.. quelle excellente surprise! Indulgences est typiquement le genre de roman historique que j'adore, il contient tous les ingrédients pour passer un bon moment. Je pourrais le comparer à la célèbre saga de Ken Follett, Les Pilliers de la terre, ils ne se ressemblent pas énormément mais encore une fois, les ingrédients sont les même: rigueur historique, personnages attachants, histoire d'amour, d'amitié, des vrais méchants, des vrais gentils, des retournements de situation, des situations d'angoisse, etc etc.

Dès le début je suis complètement rentrée dans les histoires d'Eva et de Margarete, deux histoires séparées d'une quinzaine d'années mais très liées. Petit à petit on avance et leur destin paraît parfois brillant, parfois précaire, on ne peut s'empêcher de trembler pour ces femmes qui ont tant en commun. Elles deux, ainsi que Freia, l'amie de Margarete, sont sans doute les personnages les plus intéressants: des femmes cultivées qui ont eu le malheur de naître à la mauvaise époque. Elles savent lire et écrire, maîtrisent la médecine ou les lois, des compétences qui sont très mal vues quand on porte des robes. En plus de tout ça, elles sont belles, ce qui ne fait encore plus qu’attiser la haine de ceux qui les entourent, surtout de ceux qu'elles repoussent. Margarete par exemple a droit à un ennemi classique mais toujours aussi effrayant: un jeune homme avec lequel elle a refusé de se marier et qui se transforme vite en psychopathe sanguinaire. Il apporte avec lui quelques scènes assez dégoutantes qui font vraiment froid dans le dos, des scènes à la guerre, des scènes de sexe violent, tout est rapide mais y'a vite de quoi vous dégouter du garçon. Eva, elle, a carrément droit à un procès et ça tourne à l'Inquisition, soit elle avoue être une sorcière et on la brûle, soit on la torture, elle avoue et on la brûle quand même.

A côté de ça, les personnages masculins ne sont pas en reste, il y en a un qui sort surtout du lot, ce qui est assez impressionnant vu qu'il est, au final, très peu présent. Sa particularité? Il est le fameux docteur Faust de Goethe, un homme mystérieux et fascinant. J'aime bien l'utilisation de cet héros historique et la manière dont l'auteur le détourne, enfin, j'en ai aimé le résultat surtout. Jean-Pierre Bours explique bien à la fin, dans quelques pages de notes, de qui il s'est inspiré, quelles ont été ses recherches, pourquoi, etc etc. Des détails très intéressants quand on veut en savoir un peu plus sur ceux qui peuplent le livre.(Margarete aussi fait partie du mythe même si c'est plus subtil.)

Un autre monsieur étrange est, quant à lui, beaucoup plus présent, un homme qui apporte avec lui une sérieuse dose de fantastique mais un fantastique assez crédible. J'étais assez dubitative quand c'est sorti dans le récit, surtout que ça arrive un peu plus loin, néanmoins, en tournant la dernière page, j'ai trouvé que ça s'intégrait parfaitement et que ça lui rajoutait même une petite part d'originalité.

Que du bon donc. C'est dingue mais parfois on tombe sur des histoires où tout est juste trop bien. Rien de négatif à dire, ce roman est parfait quand on aime les romans historiques romanesques où réalité, rigueur historique et intrigues personnelles se mêlent. On apprend des tonnes de choses - sur l'époque et sur son art notamment - et en plus on vibre aux côtés de personnages touchants.. que demander de plus?

Merci au site Babelio et aux Editions HC pour cette jolie découverte,

Des bisous!

1 commentaire:

  1. je suis exactement comme toi, je craignais un peu l'Allemagne et en fait j'ai adoré!

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