jeudi 2 octobre 2014

Entre frères de sang d'Ernst Haffner.

Salut les lapins,

Aujourd'hui:

Entres frères de sang d'Ernst Haffner.

Berlin, 1930. L'Allemagne est en pleine dépression économique et sociale. A la suite de la Première Guerre mondiale, des milliers de jeunes se sont retrouvés à la rue. Abandonnés, orphelins, fugueurs... Tous ont vécu la même injustice. Tous ont les mêmes ennemis : le froid, la faim, la police. La maladie souvent. Ensemble cependant ils sont plus forts. Ils sont frères de sang ; comme Jonny et sa bande, prêts à en découdre pour survivre dans ce Berlin dont ils ont fait leur territoire.
Les Frères de sang vivent tant bien que mal à Berlin. Des adolescents de seize à dix-neuf ans, presque tous enfuis de l'Assistance, ce sont des gamins paumés, affamés, désespérés. Heureusement, ensemble on est plus forts. Alors ils essaient tant bien que mal de gagner quelques sous, de se trouver une chambre pour la nuit. Certains tournent mal, d'autres résistent et s'en tiennent à leurs convictions, quitte à retomber plus bas quelques temps. C'est la misère profonde.. mais est-il réellement possible d'en sortir?

Ce roman a été écrit en 1932 et, paraît-il, décrit parfaitement la situation de milliers de jeunes en Allemagne à l'époque. Des gamins nés pendant ou après la première guerre mondiale, orphelins ou presque, abandonnés de tous en tout cas. L'état les enferme jusqu'à leur vingt-et-un ans et les envoie ensuite pointer au chômage. Malheureusement, peu supporte cet enfermement et beaucoup finissent par s'échapper. Mais pour quoi? Pour finir à trainer dans la rue, à vendre ses propres vêtements pour trouver une paillasse pour la nuit, vendre son corps même pour acheter un petit pain rassis et ne pas mourir de faim. C'est d'une intensité réelle et malsaine, d'une vérité déplaisante et effrayante. En lisant ce roman, on ne peut qu'avoir froid dans le dos, le destin de ces adolescents est tellement horrible qu'on préférerait presque fermer les yeux et oublier que ça s'est réellement passé, ou presque. 

J'ai été très étonnée par la modernité de l'écriture et du ton utilisé. Malgré un certain classicisme et une narration à la troisième personne, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Je ne dirais pas que je me suis profondément attachée à chacun, ne fut-ce que parce qu'on n'apprend pas réellement à les connaître, on suit plutôt les personnages tels qu'ils sont là sur le moment, sur leurs actes et sur leurs moyens de survie. On s'émeut, on s'attriste néanmoins, même si c'est plutôt pour toute cette génération perdue.

C'est le genre de texte à lire, le genre de texte qui vous trotte en tête et qu'on n'oublie jamais réellement. Ce n'est pas un roman sentimental, pas un roman personnel, pas un roman sensationnel.. Juste la vérité crue, sans artifices. A lire, pour ne pas oublier, pour ne pas les oublier.

Merci aux Editions Presses de la cité,

Des bisous!

2 commentaires:

  1. Il me tente beaucoup celui-ci ! :) l'histoire est à mon goût :)

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  2. Je ne connaissais pas du tout, mais tu me donne envie de le lire, je pense que c'est un texte dur mais comme tu le dis, il ne faut pas oublier...

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