vendredi 21 février 2014

L'ombre de Bonaparte de Jean Mauduit.

Salut les lapins,

Aujourd'hui;

L'ombre de Bonaparte de Jean Mauduit.

 « Je m'appelle Charles de Vaudencourt et j'ai 18 ans lorsque ma vie bascule. Ce jour-là, je deviens l'aide de camp du général Bonaparte parce que je lui ai sauvé la vie. Au fil des mois, il fait de moi son compagnon d'armes, son conseiller, parfois son confident. Mais c'est à mes risques et périls, tant Napoléon ne ménage personne. À ses côtés, je vis l'éblouissante campagne d'Italie et l'épopée égyptienne. Je suis auprès de lui le 18 brumaire et le jour de l'attentat de la rue Saint-Nicaise. On dit beaucoup de choses sur le conquérant, on lui en reproche plus encore, mais personne ne sait réellement qui il est. Moi si ; enfin un peu. Il n'est pas tout à fait celui qu'on croit. Ce guerrier invincible, réformateur de génie, qui conçoit pour la France les plus folles ambitions, a aussi un coeur voué à l'amour. Celui de Joséphine. Le surhomme est aussi un homme. J'en témoigne. Mais qu'il est parfois périlleux de côtoyer les génies... » Par les yeux d'un serviteur fidèle, admirateur sans conditions, Jean Mauduit nous dévoile un visage peu connu de Bonaparte. De son écriture maîtrisée et foisonnante, il dessine par petites touches l'évolution d'un personnage au caractère fort.
Charles de Vaudencourt n'a que douze ans lorsque toute sa famille fuit en Angleterre pendant la Révolution pour éviter les persécutions contre les nobles. Grâce à son précepteur anglais il grandit avec une vision du monde plus libre et même avec une certaine fascination pour le jeune Bonaparte qui fait beaucoup parler de lui grâce à ses faits d'armes. A dix-huit ans il se réfugie à Paris sous un nom d'emprunt, bien décidé à changer de vie. Il s'engage dans l'armée et finit dans celle d'Italie qui suit Napoléon alors âgé de vingt-sept ans à peine. Lors de la bataille du pont d'Arcole, Charles sauve Napoléon d'une noyade ridicule au fond des marécages. Pour le remercier, le Général en chef lui donnera le titre de secrétaire particulier temporaire et ensuite d'aide de camp. Charles l'accompagnera dans chacun de ses combats, même dans les contrées lointaines d'Egypte. Sa fascination pour le grand homme restera intacte mais des doutes s'empareront souvent de lui face aux rêves de grandeurs de Bonaparte. Celui qui prône la République a parfois l'attitude d'un Roi..

Rah, quel roman! Je viens de passer quatre jours avec Bonaparte, 745 pages couvrant la période de la bataille du pont d'Arcole au fameux sacre à Notre-Dame, autant dire que j'ai la tête qui chauffe à plein régime. J'en ai rêvé, c'est dire. D'habitude je ne suis pas une grande fan de biographie de ce genre, ces biographies dont la narration est à la troisième personne, trop impersonnelles pour moi, mais j'ai vraiment été séduite par celle-ci. Le personnage de Bonaparte me plaît de base, il fait partie de ces grands hommes dont j'admire l'intelligence, tels César, Alexandre ou Hannibal et ce malgré leurs nombreux défauts. Ce livre n'a fait que renforcer ce sentiment.

Tout commence avec Charles, jeune noble aux idées bien différentes de sa famille. Il quitte tout et réussit à approcher le Saint des Saint, l'intimité du Général en Chef qui, bien qu'il se moquera toujours de ses facultés militaires, l'acceptera dans son cercle privé pour effectuer diverses tâches. A travers ses yeux, nous suivons l'ascension de celui qui se considère comme la Révolution. Le chemin est long et ardu jusqu'au pouvoir suprême, un pouvoir qui ressemble à s'y méprendre à celle de la monarchie qu'il déteste tellement. On pourrait penser que l'admiration qu'entretient notre personnage principal envers Napoléon l'empêche de raisonner clairement mais pas du tout et j'apprécie tout particulièrement la démarche de l'auteur qui se sert de lui pour appuyer sur les défauts de certains évènements qui se déroulent sous nos yeux. Ce n'est pas une ode à Napoléon, loin de là. Plusieurs fois certaines réflexions sont faites pour montrer les décalages entre ses discours et ses actes, à la limite de la mauvaise fois.

Cette troisième personne utilisée pour nous décrire l'histoire est très impersonnelle. Ceci, rajouté à l'énorme masse d'informations - militaires et politiques - peut parfois être un peu lourd. Pour contrebalancer cette lourdeur, des scènes plus personnelles, plus intimes apportent une légèreté vraiment nécessaire pour ne pas lasser le lecteur. Elles permettent aussi de s'attacher aux personnages à travers des amourettes, des histoires de famille ou tout simplement par la vie quotidienne. On y suit Napoléon et toute sa cour en Egypte, en Italie ou à Paris dans ses différentes résidences, notamment la fameuse Malmaison de Joséphine. Justement Joséphine.. La fameuse impératrice au passé décrié et détestée par la famille Bonaparte toute entière. J'ai ressenti une joie toute particulière à la côtoyer - de loin bien entendu - et ai souvent souris grâce aux petites répétitions de l'auteur sur sa façon de se comporter comme dans l'Ancien Régime.

En bref, un roman historique qui m'aura plus que convaincue. On sent un travail de recherche énorme derrière, ça foisonne de détails et de précisions sur tout. J'ai aimé que l'auteur mette le doigt sur les contradictions qui entourent Bonaparte et qu'il ne se contente pas de parler que des bonnes choses qu'il a faites. (Et il en a faites, vraiment.) J'ai voyagé et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, fait étonnant en 745 pages n'est-ce pas? A conseiller à tout ceux qui veulent en savoir plus sur le personnage!

Aux côtés de Bonaparte, la vie ressemblait à une liqueur brûlante. Chaque jour apportait son lot d'émotions extrêmes. Avec lui, on vivait au plus haut de la condition humaine, sans jamais rien de fade ou de coutumier. C'était peut-être cela qu'on appelait la grandeur. 


Des bisous!

3 commentaires:

  1. Super chronique ! Je sens qu'il ne va pas traîner longtemps dans ma PAL, en bonne Bonaparte-addict que je suis !

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  2. Je ne connais que les grandes lignes sur Bonaparte. Ce livre a l'air plein d'informations ! 745 pages ? J'en frémis d'impatience. ^^ Il rejoint ma WL sans plus attendre, merci pour la découverte !

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  3. Est ce que c'est une histoire car moi d'après mon grand-père c'est notre ancêtre qui aurais sauver Napoléon à Arcole. Depuis nous gagnons chaque mois 10 000 anciens francs d'or qui valent aujourd'hui 95 centimes !

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