Aujourd'hui,
L'ecorchée de Donato Carrisi.
Avez-vous jamais eu envie de disparaître ? On a tous ressenti un jour ou l’autre l’envie de disparaître. De fuir le plus loin possible. De tout laisser derrière soi. Mais il y en a pour qui cette sensation n’est pas que passagère. Elle les obsède, les dévore, les engloutit. Ces individus se volatilisent corps et bien. Nul ne sait pourquoi. Nul ne sait où. Et bientôt, tout le monde les oublie. Ou presque. Chaque fois que Mila Vasquez entre dans « Les Limbes », le bureau des personnes disparues aux murs tapissés de leurs portraits, leurs yeux se braquent sur elle. Elle les garde toujours à l’esprit, elle, l’enquêtrice qui porte dans sa chair les marques des ténèbres, comme autant de fleurs rouge sang. Peut-être est-ce pour cela, d’ailleurs, qu’elle excelle dans son domaine. Peut-être est-ce pour cela, aussi, que sept ans après s’être mesurée au Chuchoteur, elle refuse d’éprouver la moindre émotion. Et si, soudain, ces disparus réapparaissaient pour tuer ? Comme le ressac, les ténèbres recrachent d’abord les indices d’une existence passée. Puis les êtres. À première vue ils semblent identiques, mais dans l’intervalle, le mal les a transformés. Où étaient-ils pendant tout ce temps ? Pourquoi sont-ils revenus ? Pour arrêter cette armée des ombres, Mila devra échafauder une hypothèse convaincante, solide, rationnelle. Une hypothèse du mal. Mais pour la mettre à l’épreuve, il lui faudra à son tour basculer dans l’abîme.
Je tiens tout d'abord à remercier le site Myboox pour avoir eu la chance de recevoir ce roman en échange d'une chronique.
Trop de chance, vraiment. Je fais partie de ceux qui avaient adoré le premier alors cette suite, je l'attendais super fort.
Trop de chance, vraiment. Je fais partie de ceux qui avaient adoré le premier alors cette suite, je l'attendais super fort.
Nous y retrouvons Mila Vasquez, l'héroïne de Le Chuchoteur. Celle-ci travaille depuis sept ans aux Limbes. C'est ainsi que l'on surnomme le bureau des personnes disparues car personne n'y vient jamais, seules deux personnes y travaillent, Mila et son supérieur, Steph. Un massacre est commis: un homme tue un couple, deux de leurs enfants, demande ensuite au troisième d'appeler la police devant lui pour finir par s'enfuir dans la nature. Boris, un ancien collègue de Mila, vient lui demander son aide car le tueur est un homme disparu il y a dix-sept ans. Commence alors une spirale infernale: Ce meurtre mènera à un autre qui mènera à un autre qui mènera à un autre.. Tous commis par des gens disparus sans laisser de trace.
Encore une fois je ressors de cette lecture sur les fesses, pour ne pas dire autre chose. Je suis complètement épatée par l'esprit tordu de Donato Carrisi, ce qui est une chose assez étrange à dire. Je n'en reviens pas de ces scènes complètement hallucinantes où l'histoire entière est retournée, où tout ce que l'on croyait depuis le début se révèle en fait complètement faux.
Pourtant je dois avouer avoir eu un peu de mal. Les 100 premières pages m'ont quelque peu ennuyée, l'histoire ne se lance vraiment qu'après, ne prend de la vitesse qu'après l'arrivée d'un personnage qui apporte un réel plus au roman, un personnage charismatique et intelligent qui m'a beaucoup plu. Je trouve que sa personnalité s'associe parfaitement à celle de Mila, notre chère enquêtrice. (Pas d'amour hein les gars, ne craignez rien.) J'ai aussi relevé quelques coquilles assez flagrantes ce qui est très étonnant car, tête en l'air comme je suis, je n'en remarque.. jamais, en fait. (Mais encore une fois, deux-trois seulement, rien qui ne m'ait poussé à fermer mon livre.)
Après ce petit début laborieux tout est absolument génial. C'est une enquête en chaîne où chaque scène nous amène à une autre sans repli, sans pause. Ce rythme effréné amène un climat tendu et angoissant où l'on finit par avoir peur de la moindre ombre, où l'on finit par suspecter n'importe lequel des personnages. Cela ne s'arrête pas et la machine est juste hyper bien huilée. Je suis impressionnée, je dois le dire, par le méga-plan diabolique mis en place. Les liens, le passé, les gens, tout est inexorablement lié.. Et le pire? C'est que rien n'est fini. Vu la fin du roman le plan de l'auteur ne s'arrête pas là, l'immense toile d'araignée qu'il a créée semble à peine entamée.. Pour notre plus grand bonheur!
"C'était ce que sa mère appelait "le troisième oeil pour regarder le monde, celui qui pousse entre les deux autres après qu'on a accouché.
C'était cela, un enfant. Un nouveau sens, complètement différent des cinq autres, qui offre une perception inimaginable de ce qui nous entoure. Et soudain, tout ce qui implique la chair de notre chair nous concerne directement."
"Mais nous, aux Limbes, on ne chasse pas des voleurs ou des assassins, notre ennemi est le vide, il est fait d'air et d'ombre. Plus on le regarde, plus il nous semble réel. Il engloutit les personnes et ne les recrache pas - du moins pas comme avant. Tout flic court le risque de déraper, mais nous, un jour, le vide se met à nous parler et, parfois, il devient attirant. Il nous offre un indice et nous convainc que nous pourrons en trouver d'autres. On lui cède progressivement des parties de soi. Or on ne peut pas vivre avec le vide, on ne pactise pas avec le vide. On lui ouvre la porte de chez soi, comme à un ami bienveillant."
"C'était ce que sa mère appelait "le troisième oeil pour regarder le monde, celui qui pousse entre les deux autres après qu'on a accouché.
C'était cela, un enfant. Un nouveau sens, complètement différent des cinq autres, qui offre une perception inimaginable de ce qui nous entoure. Et soudain, tout ce qui implique la chair de notre chair nous concerne directement."
"Mais nous, aux Limbes, on ne chasse pas des voleurs ou des assassins, notre ennemi est le vide, il est fait d'air et d'ombre. Plus on le regarde, plus il nous semble réel. Il engloutit les personnes et ne les recrache pas - du moins pas comme avant. Tout flic court le risque de déraper, mais nous, un jour, le vide se met à nous parler et, parfois, il devient attirant. Il nous offre un indice et nous convainc que nous pourrons en trouver d'autres. On lui cède progressivement des parties de soi. Or on ne peut pas vivre avec le vide, on ne pactise pas avec le vide. On lui ouvre la porte de chez soi, comme à un ami bienveillant."
Encore un grand merci au site Myboox pour cette découverte,
Des bisous!
Comme toi j'ai adoré le premier. Et j'avoue avoir peur de mon plonger dans l'Écorchée. Tant et si bien que je ne l'ai pas encore ouvert. Mais cette critique me rassure :-)
RépondreSupprimerC'est ma joie, très chère ! Merci pour cette superbe critique :) A bientôt !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ta chronique! J'ai tout de suite accroché au résumé, il me fait très envie. Par contre, j'ai "Le chuchoteur" dans ma Pal, il faut que me lance!
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