mercredi 24 juillet 2013

Reines de légende de Jacqueline Dauxois.

Salut les poussins,

Aujourd'hui, un roman historique passionnant qui m'a totalement conquise:

Reines de légende de Jacqueline Dauxois.


Conquise est un petit mot, ce livre est sans doute l'un des romans historiques que j'aime le plus à présent. Dans cet ouvrage se tient en fait quatre romans écrits par l'auteure, quatre romans sur quatre femmes aux destins tristement exceptionnels.

Néfertiti a dix ans quand elle subjugue le futur Akhétaton. Le jeune homme en a 25 et a des idées révolutionnaires qui le démangent. La fillette l'aidera à mettre ces changements en place et le soutiendra dans les moments difficiles. Derrière tout homme gouverne une femme paraît-il. Dans cette histoire, l'auteure prend le parti de mettre Néfertiti dans le rôle de co-régent et de lui faire porter l'habit du Pharaon de la bible, célèbre pour avoir attiré les dix plaies sur l'Egypte en confrontant Moïse.

La reine de Saba, célèbre reine divinisée dès sa plus tendre enfance, est connue pour sa beauté mais également pour sa grande sagesse. Païenne, elle se rendra néanmoins auprès du roi Salomon lors de la construction de son Temple. Elle apprendra à y connaître l'homme mais également son Dieu unique. Il l'impressionnera par son érudition et par sa justesse, par sa générosité, en amour comme en amitié.

Cléopâtre, sans doute la plus célèbre. Celle qu'on imagine dans le rôle de la plus belle, la plus passionnée, la plus.. parfaite. Reconnue comme étant une bonne reine, une juste reine, elle s'est néanmoins laissée emportée par ses rêves de grandeurs: Réunir l'Orient et l'Occident. Elle, le symbole vivant de l'Egypte solaire avec le noble César, combattant émérite, adulé par Rome. A la mort de son grand amour, celle-ci voit renaître sa flamme dans le brutal Marc Antoine. Brouillon et impulsif, il réussira néanmoins à faire espérer la reine de voir ses anciennes aspirations se réaliser.

L'histoire de Messaline se passe peu après. En fait, Messaline est même l'arrière-petite-fille d'Antoine. Cette femme a la réputation d'avoir été la plus grosse dévergondée connue. Mais la réalité est-elle si simple que cela? Etait-elle réellement si tyrannique et si scandaleuse? Parfois, il faut remonter quelque peu le temps pour découvrir les raisons qui poussent quelqu'un à devenir comme cela. Entourée d'une famille incestueuse, la jeune fille a grandit avec des rumeurs et le dégoût des gens sur son passage. Ici on ne cherche pas d'excuses, on cherche juste à.. comprendre ou à connaître.

Je suis sûre que tout le monde connaît plus ou moins ces femmes. Voici l'occasion de voir plus loin, de se plonger dans un passé luxuriant et passionnant. L'auteure le précise bien au début, un roman historique est loin de refléter la réalité. Il est difficile voire carrément impossible de retracer la personnalité de quelqu'un ayant vécu il y a si longtemps ou même de retranscrire les événements avec une précision imparable. On connaît certaines plus que d'autres en ayant parfois des preuves matérielles mais.. Impossible de savoir qui elles étaient vraiment. A nous d'imaginer et de combler les trous. La reine de Saba a-t-elle réellement exister? Saura-t-on le dire avec certitude un jour? Je ne pense pas. Néanmoins, il y a-t-il du mal à imaginer la femme qu'elle était?

Car c'est là la beauté de la chose. Apprendre, découvrir, imaginer, inventer. Le roman historique offre mille possibilités et cet ouvrage nous le montre parfaitement. Mêlant parfois la Bible à des faits avérés, l'auteure va loin et pourtant cela marche, parfaitement. C'est crédible et on se retrouve étrangement plongé dans des faits qui paraissent totalement surnaturels.

Je parle de destins exceptionnels mais tout n'est pas rose. Rien n'est enjolivé, à l'exemple de Néfertiti qui est bien devenue femme avec Akhetaton à 10 ans et mère à 11. Son mari a bien épousé ses trois premières filles et les a aimées, même physiquement. Une cruauté difficile à lire et à partager mais qui rend le récit d'autant plus poignant. On s'attache à toutes ces femmes brillantes qui pourtant n'ont pas hésité à faire des choses peu reluisantes aux noms de croyances ou de l'Amour, tout simplement.

Et l'Amour, parlons-en de l'Amour. Décrit avec une beauté incroyable, exactement comme on pourrait imaginer ses couples qui ont marqué l'Histoire par leur fin tragique. Ces femmes ont aimé et ont été aimées, on le ressent dans chaque page.

Parce qu'il n'avait jamais contemplé pareille merveille sous le soleil de Rê, d'Amon, d'Aton ou d'aucun autre  dieu. On pouvait lui donner les noms qu'on voulait, Néfertiti était à l'évidence la fille de l'astre qui illuminait les jours, l'enfant du luminaire éblouissant qu'on ne pouvait regarder en face, du soleil créateur et meutrier. Elle était faite de son insoutenable clarté, pétrie de ses rayons, si éblouissante que tous, sans exception, hommes et femmes, quel que fût leur range, s'inclinaient devant elle. Elle n'était ni une beauté parmi d'autres, ni même l'incarnation de la beauté égyptienne. La reine était la parfaite expression de la Beauté. Elle était la Beauté. 

Je n'ai pas été une seule fois déçue des mots choisis. Je ne compte plus les pages cornées (Oui, je suis une corneuse de pages.) aux passages qui m'ont presque.. bouleversée. Aux passages forts et intenses, ces moments puissants qui font vibrer et qui nous subjuguent.

Un jour, Cléopâtre se rend compte qu'elle éprouve trop de plaisir à séduire son ennemi.
Elle a oublié la calvitie dont elle se moquait. Non seulement elle le trouve beau, mais beau ou laid, elle est consciente que cela ne change rien à ce qui peu à peu, entre eux, devient inéluctable. Elle a besoin de César tel qu'il est, de César plus âgé qu'un père, dominant le monde, usé par les plaisirs licites et illicites. Un initiateur.
Et lui qui a tout connu, tout approché, tout aimé - tout rejeté après avoir aimé -, ne peut plus être ému, touché et transporté que par cette femme enfant dont il fera bientôt une femme. A ses nombreuses expériences, manque cette expérience. A ses amours désordonnés, manque un unique amour.

C'est ainsi que, comme les vrais amants, ils furent l'un à l'autre bien avant que leurs corps ne se joignent. Ils furent unis avant de s'étreindre pendant ces mois interminables où ils restèrent prisonniers de l'armée du Treizième; et l'embrasement de la chair fut le dernier de tous les incendies qu'ils allumèrent l'un dans l'autre. Ils l'attendaient dans la fièvre, l'impatience et la curiosité.

Je crois que l'on peut facilement voir à quel point j'ai aimé ce livre. 1095 pages, cela pourrait paraître long. Je dois avouer que j'ai même pensé, avant de le commencer, de le lire en plusieurs fois, pour ne pas être lassée. Et une fois dedans.. Impossible de le lâcher. J'ai passé quelques jours en excellente compagnie, complètement accrochée et admirative. De l'écriture, des histoires, des sentiments.

A lire, même si on n'aime pas particulièrement l'Histoire.

Un énorme merci aux Editions Pygmalion pour cet ouvrage incroyable,

Des bisous.

4 commentaires:

  1. Il me le faut ! C'est vraiment le genre de lecture que j'aime !

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  2. Après une telle chronique, je ne peux qu'être tenté par cet ouvrage ! Et pourtant, je ne suis pas fan fan des romans historiques, mais là je dois dire que tu m'as convaincu ! :)

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  3. Je note ! Ce livre me plaira, je pense, sans problème !
    Merci pour cette chronique, Lavinia. :)

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  4. Il faut que tu arrêtes de faire d'aussi bonnes chroniques. J'ai vraiment envie de me le procurer maintenant. ^^ Je suis sûre que ce livre me plaira car de un) c'est un roman historique ; et de deux) J'adore tout ce qui touche à l'Egypte ancienne. Merci pour la découverte, Lavinia !

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