lundi 20 mai 2013

D'acier de Silvia Avallone.

Salut les lapins,

J'ai aujourd'hui la chance de venir vous parler d'un roman dont on entend beaucoup parler ces derniers temps:

D'acier de Silvia Avallone.

Il y a la Méditerranée, la lumière, l’île d’Elbe au loin. Mais ce n’est pas un lieu de vacances. C’est une terre sur laquelle ont poussé brutalement les usines et les barres de béton. Depuis les balcons uniformes, on a vue sur la mer, sur les jeux des enfants qui ont fait de la plage leur cour de récréation. La plage, une scène idéale pour la jeunesse de Piombino. Entre drague et petites combines, les garçons se rêvent en chefs de bandes, les filles en starlettes de la télévision. De quoi oublier les conditions de travail à l’aciérie, les mères accablées, les pères démissionnaires, le délitement environnant… Anna et Francesca, bientôt quatorze ans, sont les souveraines de ce royaume cabossé. Ensemble, elles jouent de leur éclatante beauté, rêvent d’évasion et parient sur une amitié inconditionnelle pour s’emparer de l’avenir.
Anna et Francesca ont treize-ans-presque-quatorze. Ce sont les reines de leur quartier. Elles sont belles et rayonnantes. Les garçons sont à leurs pieds et les filles les jalousent royalement. Seulement, sous cette façade, elles cachent des blessures et des secrets douloureux. Leurs pères sont tous les deux des hommes horribles. Celui d'Anna est un voyou un peu voleur, cherchant n'importe quel trafic pour se faire de l'argent. Quant à celui de France.. C'est un homme violent qui ne se contrôle absolument pas. La jeune fille et sa mère en font bien trop souvent les frais.

Et elles sont différentes, beaucoup. Francesca est aussi blonde qu'Anna est brune. France est solitaire et plutôt silencieuse alors qu'Anna est ambitieuse et entraînante. Mais elles s'aiment, profondément. D'un amour infini et qui, croient-elles, ne s'arrêtera jamais.

Mais les choses changent. Un garçon vient s'interposer entre elles et leur monde s'effondre. Rien n'est plus pareil. Leurs vies s'écroulent petit à petit sans qu'aucune ne fasse un geste pour retrouver l'autre.

Arriveront-elles à surmonter ça?

J'avais très envie de lire ce livre, depuis très longtemps, bien avant sa sortie en poche par les Editions J'ai Lu.

Et ce fut un coup de coeur. Mais un gros, un vrai, un qui vous prend et ne vous lâche plus. J'ai été complètement remuée par ce livre, j'en suis sortie complètement retournée, la tête à l'envers. Pour tout vous avouer, j'ai du passer les 3/4 du livre en apnée, le souffle complètement coupé par l'attente, par l'envie de savoir l'avenir des ces deux enfants-femmes. C'en est même difficile pour moi de synthétiser mon ressenti..

Les filles de leur âge, les boudins que leur propre vision dans le miroir plongeait dans la crise totale, les détestaient. Anna et Francesca, leur beauté, elles te l'envoyaient dans la gueule. Chaque putain de minute, il fallait qu'elles te prouvent qu'elles étaient mieux que toi, qu'elles avaient gagné, à priori et pour toujours.

On pourrait penser que ce livre est une ode à la jeunesse et à la beauté et bien c'est tout le contraire. C'est l'histoire de l'envers du décor qui est d'une noirceur profonde. C'est un village perdu dont les habitants rêvent d'ailleurs. Mais pourquoi? Leur vie est simple mais grise. L'aciérie, cette usine où tous les hommes travaillent, c'est leur monde. Ils arrêtent l'école tôt, trop tôt, et finissent là-bas. Quant aux filles.. Enceintes, à la cuisine. Rien ne bouge, personne ne bouge. Ils restent là et regardent leurs vies passer. Cette vie qui s'écoule et qui se ressemble. C'est un monde fermé, un monde minuscule. Un enchaînement sans fin. Certains en sortent puis reviennent. D'autres acceptent et ferment les yeux. Attendent que le temps passe. Que leur soit-disant destinée s'accomplisse. Cette route toute tracée.

Mais c'est aussi une histoire d'amitié. C'est fusionnel, beau et attendrissant. Des déchirements aussi - de la jeunesse, beaucoup.

La brune et la blonde. Ensemble, toujours et exclusivement. Quand elles sortaient de l'eau, elles se tenaient par la main comme un petit couple. Et au bar, elles entraient dans les toilettes ensemble. Elles se promenaient sur toute la longueur de la plage, se retournant quand elles recevaient un compliment, l'une d'abord, l'autre ensuite. Elles te la faisaient sentir, leur beauté. Elles en usaient avec violence. Et si Anna, quelquefois, te disait bonjour même si t'étais un boudin, Francesca jamais, et jamais elle ne souriait. Sauf à Anna.

J'ai été émue par la détresse qui se dégageait de tout ça. J'ai été touchée comme rarement, sortie avec une tristesse et une douce mélancolie. Ce qui est également intéressant c'est que j'ai réussi à ressentir autant de choses alors que ce récit n'est pas raconté à la première personne. C'est une narration externe et par plusieurs personnages, des proches mais également des parents ou des admirateurs. C'est assez incroyable de réussir un exploit comme celui-ci avec tellement peu de proximité.

Je terminerai sur une petite phrase, quelques mots..

Avoir été au coeur de la vie, et ne pas l'avoir su.

Parce que la jeunesse est un bien précieux.

Je sais que cet article est brouillon et ne reflète nullement tout ce que j'aurais souhaité pouvoir dire. Il est loin d'être à la hauteur de ce que je ressens mais c'est parfois ainsi quand on aime autant. J'ai juste envie de vous conseiller de le lire, mais vraiment vraiment. Parce qu'il en vaut la peine.

Un énorme merci aux Editions J'ai Lu pour m'avoir permis de lire ce livre magnifique, j'ai hâte d'en voir l'adaptation dont voici la bande annonce.


Des bisous..

2 commentaires:

  1. Je l'ai lu, et c'est vrai que ce roman est troublant. J'aime beaucoup me relire de temps en temps un passage, pour me remémorer le style de l'auteur que j'ai beaucoup aimé.

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