Hate List - Jennifer Brown.

Et zoup, me revoilà encore pour une Lecture Commune de Livraddict. Le livre dont j'ai envie de vous parler est pas mal présent sur la toile ces dernières semaines, c'est comme ça qu'il a attiré mon attention. Mais sans cette LC il est presque sûr que j'aurais mis du temps à le lire et ça aurait été vraiment dommage.

Le livre d'aujourd'hui est "Hate List" de Jennifer Brown.

Lorsque Valérie franchit le seuil du lycée, elle sait que rien ne sera plus jamais pareil. Cinq mois plus tôt, Nick, son petit ami, a ouvert le feu dans la cafétéria de l’école, tuant une dizaine d’élèves avant de se suicider. Des élèves agaçants, pénibles et arrogants qui figuraient sur la liste que Valérie et Nick ont tenue pour se défouler. Pourquoi ce qui n’était qu’un jeu est devenu un drame ? Comment va-t-on accueillir son retour au lycée ? Est-elle aussi coupable que Nick ?

Hate List. La liste de la Haine. C'est Valérie qui en a eu l'idée. Pour se défouler. "C'est là que j'ai eu l'idée d'écrire leur nom dans un carnet, un carnet qui aurait fait office de poupée vaudou de papier, pour me soulager. Le fait de noter leur nom dans ce carnet serait la preuve que c'étaient des super-nuls et que, moi, j’étais une victime." Les parents qui se disputent, le présentateur à la télé, tous les gens qui se moquent d'elle.. Elle n'imaginait pas un seul instant que tout cela était sérieux. Que quand elle disait vouloir les tuer ou se suicider il la prenait au sérieux. Mais lui l'était. Un profond mal-être bien ancré au fond de lui en a fait un être instable.

Mais elle, est-elle un monstre? L'a-t-elle encouragé? Est-ce à cause d'elle que ses camarades sont morts? Comment vivre avec ça? Comment vivre avec le regard des autres sur ça, sur elle?

Ca a été un grand coup au coeur, ce livre. Il ne nous présente pas Nick, le tireur, comme un saint qui a juste pété un plomb, rassurez-vous. Mais il ne le présente pas non plus comme un monstre. Juste comme un adolescent dérangé.

Vous savez, je me suis sentie mal à l'aise. Non pas à cause du sujet dérangeant mais bien parce que cela m'a ramenée des années en arrière. En étant adulte aujourd'hui (Oui oui, j'ai du mal à m'y faire encore maintenant, d'être adulte) je peux comprendre les parents qui disent que les rumeurs, c'est un truc d'enfant. Le regard des gens, les insultes, les moqueries. Tout cela peut paraître tellement puéril, la vie peut-elle vraiment se résumer à ça, si peu?

Mais oui! C'est bien ça qui est triste. Et c'est bien ça que je refuse d'oublier. Je refuse de faire partie de ces parents qui se moquent des petites disputes et autres broutilles d'enfants/adolescents. Parce qu'à ce moment-là, c'est important. A ce moment-là, c'est toute leur vie. A ce moment-là, leur monde entier tourne autour de l'école et des amis. Etre différent, c'est nul. Se sentir différent, mis à l'écart, ridiculisé. Il suffit de peu pour que cela tourne au cauchemar. Ca m'a ramené des années en arrière et ça m'a fait mal.

Est-ce pour ça que je me suis attachée à Valérie? J'ai eu envie de pleurer toutes les dix pages. Envie de pleurer pour son innocence, envie de la secouer pour avoir dit tout ça. Pour avoir écrit ces noms.  Envie de secouer ses parents qui n'ont pas compris. Qui ont oublié ce que c'était.

Mais c'est plus que ça. Le roman est un mélange entre ses souvenirs pré-tuerie et post-tuerie. On suit ces adolescents qui ont souffert. Qui ont vu l'enfer. Et qui s'en sortent. Qui relèvent la tête, qui décident de se serrer les coudes et de vivre avec. De survivre. Ca a l'air facile et tout rose comme ça mais dans le roman, c'est loin de l'être. Cela prend du temps, c'est douloureux, c'est un long chemin pour pouvoir avancer.

Ce livre est d'actualité et le sera toujours. Parce qu'il y aura toujours des gagnants et toujours des perdants. Mais comme le découvre Valérie, n'importe quel gagnant sera tôt ou tard, un jour, un perdant. Ne fut-ce qu'un court instant.

Peut-on vraiment oublier, pardonner?