mardi 14 juin 2011

Faire un bébé, pas si facile que ça.

Bonjour.

Aujourd'hui, j'aimerais aborder un sujet un peu plus sérieux que ceux de d'habitude, beaucoup moins léger mais assez intéressant. Touchant encore aux enfants, je l'avoue, mais j'avais envie d'en parler et de partager mon expérience.

Parce que faire un bébé, c'est pas aussi facile qu'on pourrait l'imaginer.

Quand on décide de procréer, on s'imagine tout de suite que ça se passera comme dans les films. On arrête la pilule ou tout autre contraceptif, on attend un peu, on fait l'amour et paf, ça fait des Chocapic.

Sache, lecteur, que dans tout cet article, je parle de tout cela "en moyenne". Oui, il y a des femmes qui tombent enceinte en se protégeant. Oui, il y en a qui tombent enceinte quand elles oublient une seule fois leur pilule. Oui, pour certaines, c'est très facile, ça arrive quand on ne l'imagine pas du tout, et pourtant.

Et pourtant, y'a une autre facette à tout cela. Une facette plutôt cachée qu'on apprend que quand on s'y met vraiment.

Et ça, crois-moi, c'est beaucoup moins kioul ou glamour.

Il était une fois un Papa et une Maman qui s'aimait très fort. Tellement fort qu'ils décidèrent de matérialiser leur amour, de le fusionner pour ne faire plus qu'un. Créer un petit être qui serait une partie de lui, une partie d'elle, un ensemble parfait de deux personnes. Papa met la petite graine, une fois, deux fois, trois fois.. Et non, toujours rien.

Et oui, c'est pas toujours comme dans les contes de fées, hein.

Pour parler sérieusement, un couple normal, plutôt jeune, met en moyenne 6 mois à concevoir. Parfois moins mais aussi parfois beaucoup plus.

Pourquoi?

Souvent (Je parle en moyenne, rappelle-toi.) ce n'est pas un soucis de fertilité. Non non, c'est au petit bonheur la chance.

La fertilité d'une femme est à son point culminant à 25 ans. Pour un homme, entre 30 et 35. Plus on vieillit, moins ça fonctionne bien. (Je sens toutes mes copines ayant dépassé les 25 ans commencer à déprimer. Arrêtez les filles, sinon j'efface tout.)

Un couple a plus ou moins 25% de chance de faire un enfant en faisant l'amour tous les 2 à 3 jours.

12% à 30 ans pour les femmes. 6% à 40 ans.

Ca vous situe un peu la difficulté? Quand on parle de miracle de la vie, les mots sont bien choisis.

Je vais prendre mon cas comme exemple. Ce n'est un secret pour personne, de toute manière et puis maintenant ça le sera encore moins.

Du moment où nous avons décidé d'avoir un enfant au moment où j'ai appris que j'étais enceinte s'est passé 9 mois. Et je rappelle à tout le monde que j'ai 20 ans. (Mais Monsieur en a le double. Mais quand même, on a vu plus haut que l'homme est plus fertile en générale.)

Pour toi, qui n'a jamais essayé, prend tous les clichés possible qu'on puisse imaginer et met les ensemble. Ca y est? Et bien voilà. Tu m'as moi pendant 9 mois.

Tu veux des exemples?

Les fesses en l'air, le coussin sous le bas du dos, tenir un journal avec la température tous les matins, comptez les cycles au jour près, etc.

C'est rigolo hein.

Puis t'as l'autre partie, moins drôle. Tous les tests négatifs, les larmes, le découragement.

Pourquoi? Pourquoi ça ne fonctionne pas?

Et si tout ça c'était dans la tête?

J'y crois, très fort. Je suis tombée enceinte le mois où je me suis dis, vulgairement parlant: "Merde, c'est foutu, ça n'arrivera jamais, j'abandonne, je ne veux plus jamais entendre parler de bébé."

Et paf. Les Chocapic, tout ça. Et là je te dis pas les sautillements, les petits cris stridents et ridicules, le sourire bête et la joie énorme en voyant cette foutue barre rose. Puis comme je suis une fille, j'y ai pas cru. "Tu comprends pas, la barre est pas totalement rose, je veux pas y croire, on verra demain."

Puis la tu vends un rein pour t'acheter le super-méga-test-qui-t'écrit-carrément-Enceinte-et-qui-calcule-même-de-combien-de-temps. (Je te passe le moment où on s'est rendu compte que le test s'était trompé de 3 semaines hein.)

Toi, homme, si tu me lis, sache que tu ne comprendras jamais ce qu'une femme vit dans ces longs mois d'attente.

Une femme voulant un bébé pense bébé 24h sur 24. Comme un disque rayé qui tourne en boucle. On se lève bébé, on mange bébé, on travaille bébé, on pense bébé, on se lave bébé et on se couche bébé. Ca tourne, te dis-je. Et ça travaille. Quoi? Nos hormones. Ca tourne un max et t'imagines pas comme c'est douloureux.

On a un truc assez pourri qui s'appelle l'horloge biologique. Les mecs ont plutôt ça pour le côté descendance, garder le nom dans les annales, tout ça. Nous, c'est physiologique. C'est une torture. Une fois que nous avons l'idée en tête c'est hyper méga difficile de nous la sortir.

Alors quand t'es dedans, que ça y est t'as le feu vert et qu'en plus cette pu** de dame nature a décidé d'aller faire je-ne-sais-quoi je-ne-sais-où alors que toi t'es là avec un panneau "JE VEUX UN ENFANT" sur le tête, crois-moi, t'as envie de maudire la terre entière. Surtout elle, là, avec ses 3 gnomes. Ou l'autre là, qui a un ventre où on dirait qu'il y en a 4. Tu les détestes toutes.

Tu te moques de toi-même, en te rappelant toutes les fois où tu avais peur d'avoir oublié ou pris en retard ta pilule. Tu te crois non fertile, indigne d'avoir des enfants, tout ça.

Je te dis pas comment ça travaille, là-haut. Toutes les choses horribles qui se passent, les prises de conscience, les désirs, la tristesse, la colère, l'envie, l'empressement.

Parfois, on s'en veut. Pourquoi ça ne marche pas? Serais-je infertile? Ne pourrais-je jamais avoir d'enfant? Pourquoi?

J'ai 20 ans et certaines personnes ont du mal à comprendre pourquoi j'ai voulu être mère si jeune. Car oui, avoir un enfant à 19 ans était un choix et non un truc tombé du ciel. Je ne compte plus les "Et c'était voulu?" qu'on m'a sorti. Je sais que pour la plupart ce n'était pas méchant mais je me demande combien, en moyenne, une femme de 10 ans de plus que moi a droit à ce genre de remarque. Moi, j'ai même pas assez de doigts pour les compter. Et ça, c'est vraiment pas cool, non non.

J'ai toujours voulu être mère le plus tôt possible. D'aussi loin que je me souvienne. J'ai toujours voulu être ça et rien d'autre. Je le dis à tout le monde, certaines ont des ambitions qui peuvent paraître plus distinguées ou plus honorables. Devenir avocate, médecin, journaliste, etc. Moi, non. J'ai toujours voulu une marmaille. Le plus tôt possible. Parce que voilà, mon rêve à moi, c'était d'être mère.

Et j'ai eu la chance de trouver très vite l'Homme qui partageait le même désir que moi et en même temps que moi.

Ca a mis longtemps. Ca a été dur. Ca a été de longues déceptions, de longues pleurs, de longues remises en question, de longs doutes, une torture immense.

Mais putain, pardonne-moi le mot, qu'est-ce que je ne regrette pas.

Ni l'attente. Ni le regard des gens. Ni les jugements.

Car je suis ce que j'ai toujours voulu être. Et j'adore ça.

Alors toi, madame qui rêve d'un nain, sache que tout vient à point à qui sait attendre. C'est odieux mais c'est comme ça. Je t'ai dis que dame nature avait autre chose dans son planning et que parfois elle mettait du temps à bouger ses fesses mais dans beaucoup de cas, elle finit par se ramener.

A toi de quitter les filles en "Essais bébé" sur ton forum Doctissimo préféré pour te ranger dans la catégorie "Les févriettes" ou "les décembrettes". Haha. (Non non, ça sent pas du tout le vécu. Mais j'ai jamais été dans aucune des deux catégories, juré-craché sur mon honneur.)

C'est pas que du bonheur mais une fois que c'est là, bien attaché, que t'as un peu de chance et pas envie de gerber dès que tu mets un pied au sol, profite.

Et tiens, une petite vidéo pour te faire pleurer. (Les suites sont dans la barre à côté, hein.)

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