vendredi 13 mai 2011

Nourir un bébé monstre: Première partie.

Salut, public.
Pour une fois je reviens sur un autre thème de ce cher blog: La chose.
La chose, sous ses airs candides et innocents, est un vrai prédateur.
















Cachez vos yeux, âmes sensibles. La chose n'a aucune pitié.

Mais il fut un temps où elle était une petite chose fragile, totalement dépendante d'un truc magique: Le lait de maman.

(Que les âmes sensibles restent toujours en retrait, l'allaitement c'est parfois sanglant, douloureux et ça laisse des cicatrices.)

Maiiiiiis,

C'est aussi de délicieux moments de tendresse, de calins, de petites mains qui se posent délicatement.

Alors voilà, première partie de la chronique de "Comment nourrir la Chose".

















Tu vois, c'est pas si moche hein?

Alors bon. S'il y a bien un truc sur laquelle la mère indigne que je suis n'a jamais dérogé, c'est l'allaitement. J'ai toujours voulu partagé ces moments intimes avec mon Petitou, ces moments de partage et de plénitude. Je voulais ce qu'il y a de mieux pour lui, pour sa santé et pour nous. Et j'ai réussi. Mais ça a été difficile.

Les débuts demandent parfois de la patience. J'étais maladroite, les positions demandent de l'habitude et ce n'est pas en un jour qu'on devient une pro. Les premiers jours, tes seins ressemblent à des ballons remplis d'eau sur le point d'exploser. D'un côté, t'es heureuse, pour la première fois de ta vie tu as des seins. Wouhou! (Danse de la joie des gros seins.) Mais cette joie est courte. Effectivement, c'est à deux doigts d'exploser. Et si tu ne vides pas ça tout de suite, ça va se boucher. Et ça, c'est pire. Alors tu vides. Tu laisses la Chose pendant des heures au sein afin qu'il te suce toute ton énergie et que tu te momifies. (Mais non, j'exagère.) Et tu passes des heures les seins sous l'eau chaude histoire de désengorger tout ça. (J'essaie de pas utiliser des mots trop glauques pour ne pas faire peur à tout le monde.)

Puis ça a été. Quelques jours super, tu sais, les premiers jours où tu te sens mère. La découverte de cette petite Chose collée contre toi, les nuits dans le super fauteuil que tu as acheté juste pour allaiter tranquillement pendant qu'il s'endort contre toi, bouche collée au sein. C'est magique. Je m'en souviens parfaitement, cette lumière tamisée, les mains un peu tremblantes de peur de faire mal. C'était juste parfait.

Puis les ennuis ont commencé. Sache d'abord, lecteur, que je suis une malchanceuse de l'allaitement.

Ennui 1: le muguet.

Pour toi qui n'a jamais allaité, tu imagines ces magnifiques petites fleurs en forme de cloche. Pour moi, c'est des semaines et des semaines à pleurer. Le muguet c'est un champignon qui se localise dans la bouche des petits monstres. Ca ressemble à des dépots de lait dans la dite-bouche mais il suffit de frotter un peu et là tu vois que ça ne s'enlève pas.

Là, tu hésites entre pleurer, pleurer ou pleurer.

Parce que ce fameux champignon peut également se propager à la super-maman-trop-motivée. Pour elle, ça se nomme "Candidose mammaire".

Ca se traduit par des douleurs horribles, irradiantes, l'impression qu'on te brûle la peau au fer rouge. Et ça, dès que tu nourris amoureusement ton tout petit. Et quand tu ne le nourris pas, ça gratte. Ca démange.

J'ai tout essayé, le fameux Daktaryn tartiné sur les seins, les compresses d'eau minérale et même des gouttes bio d'extrait de pépin de pamplemousse. Pour te dire à quel point j'étais désespéré.

Puis ça a disparu. Comme c'est venu. Mais ce n'est pas fini.

Ennui 2: Le frein de la langue trop court.

Alors ça, c'est un truc tout bête. Normalement ça se voit directement mais là personne ne l'avait remarqué.

Symptômes? Quand la Chose mange, tu as juste l'impression qu'il t'arrache le mamelon. Qu'il te le suçote, te le machouille, te le pince, truc de ouf.

Ca, ça a fait très mal, aussi. Et comme je te le disais, normalement, on le voit directement. Là, à cause de mes candidoses à répétition, ça a un peu chamboulé le diagnostique.

Traitement? Une petite visite chez le pédiatre qui donne de l'eau sucrée à la Chose puis, avec une petite paire de ciseau, qui coupe le fameux frein. Toi, mère soucieuse de ta progéniture, tu seras à l'autre bout de la pièce, une main devant les yeux à mourir de peur pour ton tout petit. Lui, il ne pleure même pas un peu. O joie.

Enfin bon, je vais essayer d'arrêter de te faire peur là.

Pour m'aider dans tout ça, j'ai eu de la chance d'avoir une super lactologue qui venait à domicile pour répondre à toutes mes questions ridicules, qui venaient me soigner, me consoler et me soutenir. (Il suffit généralement de demander à l'hôpital, ils en ont généralement toujours un. Ne crache pas dessus, c'est une aide précieuse car l'allaitement est un art méconnu.)

Soutenir? J'ai dis soutenir? Car oui, allaiter est quelque chose d'encore controversé.

Nous sommes revenus depuis quelques années à la "mode" de l'allaitement longtemps critiquée et repoussée par nos mères. Retourner au naturel. Malgré cela, certains côtés sont encore difficiles à faire comprendre à certaines personnes.

D'abord, les médecins. Pas les pédiatres, non non. Les médecins. Pendant mon allaitement, j'ai eu la malchance d'attraper une gastro. Visite chez le pédiatre, la Chose n'a rien mais moi, je vais mourir. La pédiatre m'assure que j'ai le droit de continuer à l'allaiter mais que je dois juste faire attention. Bien me laver les mains, toussa. Enfin bref, retour aux urgences. Imagine, je suis en train d'agoniser, de supplier qu'on m'achève et là, la succube s'approche de moi et me dit "Ha non mais là il faut que vous arrêtiez tout de suite d'allaiter, c'est mauvais pour le bébé." Là, tu vois, t'as juste envie de l'étrangler et de lui voler son stock de Motilium. Mais non. Tu te calmes et tu lui dis gentiment que non, ta pédiatre t'a assuré que tu pouvais sans danger. Là, cette vilaine (T'as vu, je me suis retenu d'un gros mot) coupe court à la conversation et me dit que non, voilà, c'est comme ça. Là, je m'énerve un peu et lui dis qu'elle a qu'à appeler la pédiatre. Elle soupire, se retourne et va appeler l'air vraiment pas contente. M'en fiche, je retourne mourir de mon côté. 15 minutes après, elle revient, l'air totalement dégoutée et me dit que d'accord, tant pis pour moi.

Non mais c'est pas juste hallucinant? Et ça a pas été la seule fois, crois-moi. Parfois, t'as juste l'impression d'être une dégénérée de vouloir ce qu'il y a de mieux pour ton enfant.

Mais bon, y'a d'autres côtés rigolos. Par exemple, tu dois vite apprendre à allaiter partout. Mais vraiment partout partout. Au début, pareil, tu stresses. Sortir devient pour toi un calvaire, tu te demandes où, comment, dans quelle position, où est-ce que tu vas te cacher.

Puis tu t'habitues. Tu prends juste le tic d'avoir toujours une petite écharpe dans ton sac pour dégainer ta poitrine partout.
















Regarde, là j'allaite sur une des places les plus mythiques au monde, à Sienne, en Italie. (Ne regarde pas la photo trop longtemps sinon tu risquerais d'apercevoir tous les kilos que j'avais en trop, les kilos post-accouchement.) Et j'ai un chouette palmarès, crois-moi. Centre commercial, en train de faire les courses debout en marchant, dans le métro, dans la rue en marchant, chez tous mes amis, au restaurant, dans des magasins de fringues, dans la voiture (qui ne roulait pas, hein) sur la plage, etc etc.

J'adooooooooorais. Tu mets quelques temps à t'habituer à ce que tout le monde se demande ce que tu fous puis ça va.


Waouw. Que de souvenir. Sache que malgré tout ça j'ai adoré. Je ne regrette rien, je le referais et même plus longtemps si c'était possible. C'est des moments de complicité intense et profonde que seule une mère et son enfant peut comprendre.

Pour te motiver encore plus, regarde ça: Statistiques et bienfaits de l'allaitement.

Ca diminue les risques d'allergie, d'obésité, de maladie.
Ca aide la mère à perdre plus vite ses kilos. (Après la fin de l'allaitement mais quand même, danse des kilos en trop! \o/)

Et pleiiiiiiiiiins d'autres trucs trop bien.

Enfin bon.

Prochaine étape: La diversification. (En exclu, pleins de photos ridicules de la Chose couverte de purée.)

5 commentaires:

  1. Non, à un moment son poids était tellement inquiétant que j'ai du lui donné des compléments. Il a fini par se sevrer tout seul avec la diversification vers 6 mois :)

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  2. J'étais pas au courant de cette histoire avec la gastro et l'autre conne qui t'a dit d'arrêter d'allaiter... C'est hallucinant!

    Coline
    (oui j'ai pas créé de compte machin truc là alors moi c'est Anonyme Coline :)

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  3. Ok.

    Si un jour tu refais un bébé tout mignon et que t'a des soucis de santé dans l'allaitement... (prise de poids, muguet, candidose, mastite, frein de langue)... y a quelques personnes diplômé IBLCE en Belgique (dont un médecin pédiatre à nivelles mais lui c'est un DU qui l'a fait). Parce que les bib' ca aide a sevrer. c'est parfois utile les complements mais bien donné ;) si la mère a un projet d'allaitement a continuer (j'dis ca au cas ou une de tes lectrices est dans ce cas)

    Apres le bib' de complément si t'a envie de sevrer et que ca colle au bon moment pour toi, c'est une méthode pas violente :)

    (genre que tu crois pas que je dise qu'il faut allaiter avant tout! faut être bien avant tout)

    ton billet oublie quand même un truc ... un truc important: l'allaitement c'est pour les paresseuse. Tsss, me regarde pas comme ça. c'est ultra optimisé pour la mère comme moi...

    :D

    non, non, me jette pas la pierre.


    (allez dans le genre mauvaise santé: au urgences le médecin m'a demander de suspendre 2 jours l'allaitement pour un médoc compatible, heureusement que j'ai vérifier!)

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  4. Oui bien sûr que ça aide à sevrer, heureusement que moi ça c'est fait en douceur parce qu'égoistement, moi aussi ça m'a aidé à me "sevrer" de ça et à m'habituer à perdre tout ça. Mais là, j'avais beau faire n'importe quoi, j'arrivais pas à avoir beaucoup de lait. J'ai pris du fenouil, des tisanes, j'ai tiré mon lait pendant des heures et rien n'y faisait :(

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