jeudi 29 janvier 2015

Dans la nuit blanche et rouge de Jean-Michel Payet.

Salut les poussins,

Aujourd'hui:

Dans la nuit blanche et rouge de Jean-Michel Payet.

Petrograd, février 1917. La Russie est affamée par des années de guerre et hantée par la police secrète du tsar. En dépit de son éducation, la comtesse Tsvetana Kolipova, 17 ans, rêve d'un monde plus juste et contribue à une revue clandestine. Découvrant un secret familial troublant, elle mène de dangereuses recherches dans une ville à feu et à sang. Mais un mystérieux jeune homme réapparaît toujours pour la tirer d'affaire. Leurs destins semblent liés...
 Petrograd, 1917. Le tsar est au front et la ville succombe petit à petit à la Révolution. Dans cette ambiance exaltée, le comtesse Tsvetana Kolipova - âgée de dix-sept ans - découvre de sombres secrets à propos de son père, mort quelques années auparavant. Sur le chemin de la vérité, elle croisera inlassablement un policier impitoyable et un mystérieux jeune homme. Leurs destins à tous trois seront intimement liés via une quête difficile qui les emmènera aux quatre coins de la Russie.

J'en parle constamment mais j'adore les Folio Junior. Je ne suis presque jamais déçue par cette collection éclectique qui me fait découvrir des horizons et des auteurs très différents. Avec ce roman, j'ai retrouvé la plume de Jean-Michel Payet, rencontré il y a peu avec sa Mademoiselle Scaramouche, un roman que j'avais beaucoup aimé. C'est encore une réussite aujourd'hui! J'ai passé un très bon moment avec ce récit original et passionnant.

On est en plein dans la première guerre mondiale et dans la révolution russe, une période mouvementée et très intéressante à découvrir via les différents points de vue des personnages, qui sont plutôt nombreux. On rencontre des blancs (les adeptes du tsarisme) ainsi que des rouges (des communistes) et ce qui ressort surtout de tout ça c'est bien la violence immense, dans un camp comme dans l'autre. Tous sont pris d'une espèce de frénésie de liberté - et au contraire, de répression - et c'en devient une véritable boucherie. Ce contexte historique est véritablement présent et pas seulement en fond comme souvent dans ce genre de roman. Nos personnages sont au coeur de l'action et croisent même parfois le chemin de personnages célèbres, comme les Romanov ou Lénine. Cela aurait pu vite sembler faux mais tout est très bien dosé par l'auteur, tout est très crédible.

Tout le contraire du côté surnaturel du récit, un côté qui semble être une habitude chez Jean-Michel Payet puisque c'était exactement pareil dans Mademoiselle Scaramouche. Comme je m'y attendais un peu, j'ai été moins "choquée" que la première fois (et je le mets en gros guillemets hein, c'est une façon de parler), je dirais même que ça rajoutait, cette fois-ci, une petite touche en plus. (Et ça c'est très personnel, je comprends que ça ne plaise pas à tout le monde.)

Comme je le disais plus haut, nous avons droit à de très nombreux points de vue. Certains reviennent souvent, d'autres ont droit à un minuscule chapitre, c'est très varié même si bien sûr la principale narratrice reste Tsvetana, une jeune fille à laquelle je me suis très vite attachée. C'est une héroïne attendrissante dans sa façon de voir le monde, elle veut l'améliorer, elle veut que la Russie devienne un pays où tous seraient égaux. Elle se rendra bien vite compte que même ceux qui disent avoir le même but qu'elle peuvent aussi cacher des desseins plus sombres et que personne n'est à l'abri. Elle mûrit rapidement, on la voit grandir et devenir une vraie femme, elle quitte brutalement sa vie de petite fille privilégiée pour plonger à pieds joints dans un quotidien difficile où il faut littéralement se battre pour survivre.

Elle y arrive, bien que souvent aidée par Roman, un jeune homme qui apparaît toujours quand elle s'y attend le moins. Leur histoire est un peu rapide voir même un peu brusque même si mon coeur de midinette a trouvé ça très mignonnet comme tout. Ce sont des espèces d'amants maudits que le destin semble vouloir séparer à tout prix, ils passeront leur temps à se battre pour être enfin ensemble, loin de toute cette agitation qu'ils aspirent à quitter.

Ils exploraient chaque nouvelle parcelle de chair révélée, s'enivraient de son parfum, de sa saveur, de sa fermeté et de sa tendresse, voulant plus, encore et encore, et enfin ils furent nus, enrobés de leur propre chaleur, tendus, impatients, apeurés, seuls au monde, s'étreignant, s'évitant, s'approchant puis, comme une évidence, s'unissant très doucement. Et ils oublièrent l'Histoire, la nuit et le temps.

C'est Roman qui amène le côté surnaturel du récit, un personnage surprenant bien que sa bizarrerie soit palpable dès le début.

L'écriture de l'auteur est très agréable même si j'ai trouvé que le milieu souffrait d'un petit essoufflement, une espèce de lourdeur et une redondance dans certains procédés qui pourrait être facilement dérangeante. Il faut avoir le courage de passer ce petit moment difficile car après, tout se remet en place et on replonge dans l'action, dans les retournements de situation, encore et encore. Je mentirai si je disais que tout est crédible et qu'on s'y croirait, bien évidemment. Tsvetana est un personnage très naïf, elle se sort de situations totalement incroyables grâce à des recours extérieurs à chaque fois miraculeux. C'est un roman, un roman jeunesse de plus, j'avoue que du coup, ça ne me dérange pas plus que ça.

Une très très bonne découverte donc. Je ne peux que conseiller cet auteur aux amateurs de romans jeunesses historiques, tout en rappelant bien sûr ce côté surnaturel qui peut surprendre et déranger certains.

Merci aux Editions Gallimard Jeunesse,

Des bisous!

2 commentaires:

  1. Merci pour cette jolie chronique qui me donne envie de plonger dans ce roman! Il me fait de l'oeil sur les étagères de la librairie depuis quelques temps, je pense enfin sauter le pas grâce à toi ;) Merci!

    RépondreSupprimer
  2. Je note le titre, ta chronique est complète et très convaincante :)

    RépondreSupprimer