Aujourd'hui:
Charlotte Brontë est l'auteure avec laquelle j'ai découvert la littérature anglaise, son célèbre Jane Eyre m'a ouvert des horizons que je n'imaginais pas, j'ai rencontré une beauté toute particulière qui fait que ce roman est l'un de mes préférés. J'aime ce côté froid, ce cynisme qui se dégage souvent de ces histoires d'outre-manche. Shirley avait quelque peu la pression même si pour moi il n'y a pas comparaison vu la place toute particulière que tient Jane dans mon coeur. J'ai néanmoins énormément aimé ce roman que nous a livré Charlotte Brontë alors qu'elle vivait une des période les plus triste de sa vie à cause de la perte de plusieurs de ses frères et sœurs, notamment Emily, l'impétueuse jeune fille qui inspira le personnage de Shirley et qui écrivit un autre classique, Les Hauts de Hurlevent. (Enfin, j'imagine que je ne vous apprends rien là.)
J'ai fait le choix de ne pas vous partager de résumés, ceux-ci en disent beaucoup trop à mon goût, un peu comme quand la préface d'un roman vous signale que le personnage principal meurt à la fin. (Ca m'est déjà arrivé et je n'ai pas lu ledit roman, c'est très frustrant.) En quelques mots, Shirley nous plonge dans l'industrie anglaise du début du XIXème alors que celle-ci traverse des moments difficiles à cause des guerres napoléoniennes. Un autre grand bouleversement va entraîner énormément de conflits, il s'agit du remplacement de nombreux ouvriers par des machines-outils. Ce changement va engendrer des émeutes et beaucoup de combats entre ouvriers et propriétaires d'usine. L'un d'eux, Robert Moore, fera partie des personnages principaux de ce roman mais celle qui est incontestablement le centre de ceux-ci est Caroline, la cousine de Robert. Caroline est une jeune fille douce, élevée dans la rigueur par son oncle pasteur. Profondément amoureuse dudit Robert, elle voit tous ses espoirs s'envoler à l'apparition de Shirley Keeldar, riche héritière à qui appartient une bonne partie du village où vivent tous nos héros. Shirley est tout l'inverse de Caroline, elle est impulsive, excentrique et pleine d'une joie de vivre communicative. Elles deviendront néanmoins amies car toutes deux se complètement finalement.
Il est difficile d'en dire plus, tellement il y a de facettes à ce roman. On y parle de religion, de révolution industrielle, de différences sociales et aussi de féminisme bien sûr. Charlotte n'hésite pas à dénoncer la société dans laquelle elle vit, la critiquer même. Ce qui ressort beaucoup de Shirley c'est sa colère sur la façon dont sont traitées les femmes, instruites au minimum, considérées comme de jolis objets qui ne doivent pas parler sous peine de déplaire aux hommes de leurs vies, cela se ressent dans chacun de ses gestes, chacune de ses phrases. Je dois avouer qu'elle m'a particulièrement plu face à Caroline que j'ai trouvé bien fade, même s'il est vrai que rarement un roman m'aura fait aussi souvent changer d'avis sur les personnages. J'ai aimé et détesté tour à tour, je me suis moqué et j'ai admiré d'un bout à l'autre. Et les personnages, quels personnages! J'adore cette galerie tellement variée qui parsème le récit, j'aime le détail apporté à chacun, tous reçoivent leur petit moment de gloire, leur présentation en bonne et due forme. Cela pourrait déranger mais moi j'aime cette manière de dépeindre un village entier à travers tous ses habitants. J'aime connaître la fille de la voisine qu'on ne croise que deux-trois fois ou le jardinier qui reste dans l'arrière-plan. C'est ça qui fait la richesse de l'histoire, l'imprégnation totale du contexte, accentuée bien sûr par l'écriture de Miss Brontë et sa manière de parler à ses personnages ainsi qu'à ses lecteurs. Ces petites attentions m'ont fait sourire plus d'une fois, j'aime cette petite loufoquerie dans ce récit si sérieux.
Alors bien sûr, Shirley n'est pas un chef d'oeuvre mais il aura réussi à me toucher d'une manière toute particulière malgré quelques petites maladresses par une volonté de trop bien faire, de vouloir rendre tout le monde heureux. Comme moi j'aime les happy ends je ne peux qu'apprécier la démarche de l'auteure en dépit des petites facilités que cela engrangent. Shirley et Caroline sont devenues deux jeunes filles chères à mon coeur qu'il m'a été difficile de quitter et que je vous conseille de rencontrer..
J'adore ses perfections, mais ce sont ses défauts, ou du moins ses faiblesses qui font que je l'attire à moi, que je la place dans mon coeur, que je l'environne de mon amour et cela pour la plus égoïste et la plus naturelles des raisons, parce que ces défauts sont les degrés par lesquels je m'élève jusqu'à pouvoir la dominer. Si j'avais devant moi une pente sans aspérités, tout unie, quelle prise aurais-je sur ce terrain artificiel? Mais la nature vraie présente ces inégalités, ces manques, ces défaillances qui font la joie de la conquête.
Un énorme merci aux Editions Archipoche,
Des bisous!
J'ai fait le choix de ne pas vous partager de résumés, ceux-ci en disent beaucoup trop à mon goût, un peu comme quand la préface d'un roman vous signale que le personnage principal meurt à la fin. (Ca m'est déjà arrivé et je n'ai pas lu ledit roman, c'est très frustrant.) En quelques mots, Shirley nous plonge dans l'industrie anglaise du début du XIXème alors que celle-ci traverse des moments difficiles à cause des guerres napoléoniennes. Un autre grand bouleversement va entraîner énormément de conflits, il s'agit du remplacement de nombreux ouvriers par des machines-outils. Ce changement va engendrer des émeutes et beaucoup de combats entre ouvriers et propriétaires d'usine. L'un d'eux, Robert Moore, fera partie des personnages principaux de ce roman mais celle qui est incontestablement le centre de ceux-ci est Caroline, la cousine de Robert. Caroline est une jeune fille douce, élevée dans la rigueur par son oncle pasteur. Profondément amoureuse dudit Robert, elle voit tous ses espoirs s'envoler à l'apparition de Shirley Keeldar, riche héritière à qui appartient une bonne partie du village où vivent tous nos héros. Shirley est tout l'inverse de Caroline, elle est impulsive, excentrique et pleine d'une joie de vivre communicative. Elles deviendront néanmoins amies car toutes deux se complètement finalement.
Il est difficile d'en dire plus, tellement il y a de facettes à ce roman. On y parle de religion, de révolution industrielle, de différences sociales et aussi de féminisme bien sûr. Charlotte n'hésite pas à dénoncer la société dans laquelle elle vit, la critiquer même. Ce qui ressort beaucoup de Shirley c'est sa colère sur la façon dont sont traitées les femmes, instruites au minimum, considérées comme de jolis objets qui ne doivent pas parler sous peine de déplaire aux hommes de leurs vies, cela se ressent dans chacun de ses gestes, chacune de ses phrases. Je dois avouer qu'elle m'a particulièrement plu face à Caroline que j'ai trouvé bien fade, même s'il est vrai que rarement un roman m'aura fait aussi souvent changer d'avis sur les personnages. J'ai aimé et détesté tour à tour, je me suis moqué et j'ai admiré d'un bout à l'autre. Et les personnages, quels personnages! J'adore cette galerie tellement variée qui parsème le récit, j'aime le détail apporté à chacun, tous reçoivent leur petit moment de gloire, leur présentation en bonne et due forme. Cela pourrait déranger mais moi j'aime cette manière de dépeindre un village entier à travers tous ses habitants. J'aime connaître la fille de la voisine qu'on ne croise que deux-trois fois ou le jardinier qui reste dans l'arrière-plan. C'est ça qui fait la richesse de l'histoire, l'imprégnation totale du contexte, accentuée bien sûr par l'écriture de Miss Brontë et sa manière de parler à ses personnages ainsi qu'à ses lecteurs. Ces petites attentions m'ont fait sourire plus d'une fois, j'aime cette petite loufoquerie dans ce récit si sérieux.
Alors bien sûr, Shirley n'est pas un chef d'oeuvre mais il aura réussi à me toucher d'une manière toute particulière malgré quelques petites maladresses par une volonté de trop bien faire, de vouloir rendre tout le monde heureux. Comme moi j'aime les happy ends je ne peux qu'apprécier la démarche de l'auteure en dépit des petites facilités que cela engrangent. Shirley et Caroline sont devenues deux jeunes filles chères à mon coeur qu'il m'a été difficile de quitter et que je vous conseille de rencontrer..
J'adore ses perfections, mais ce sont ses défauts, ou du moins ses faiblesses qui font que je l'attire à moi, que je la place dans mon coeur, que je l'environne de mon amour et cela pour la plus égoïste et la plus naturelles des raisons, parce que ces défauts sont les degrés par lesquels je m'élève jusqu'à pouvoir la dominer. Si j'avais devant moi une pente sans aspérités, tout unie, quelle prise aurais-je sur ce terrain artificiel? Mais la nature vraie présente ces inégalités, ces manques, ces défaillances qui font la joie de la conquête.
Un énorme merci aux Editions Archipoche,
Des bisous!
Il me tente beaucoup celui-ci. J'ai failli le prendre mercredi et puis je l'ai reposé. Je regrette !
RépondreSupprimerUn des rares romans de la famille Brontë que je n'ai pas lu, il faudra que j'y remédie rapidement :)
RépondreSupprimerIl a l'air tellement bien ! Il faut que je me le procure !
RépondreSupprimerIl faut, franchement ce texte est trop méconnu en francophonie :p
SupprimerIl faut, franchement ce texte est trop méconnu en francophonie :p
RépondreSupprimerJane Eyre est mon livre préféré ét je pense qu'il le restera longtemps, mais je louche depuis un bon moment sur Shirley :)
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