mardi 12 février 2013

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard.

Aujourd'hui, un livre que je pensais lire pour les Baby Challenge de Livraddict et bien finalement.. Non. Parfois je suis un peu tête en l'air. Bref.

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard.

13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué.
 Ce livre, même s'il ne fut pas un coup de coeur, m'a fait passé un joli moment. Joli, c'est le mot qui lui convient je trouve. Il faut savoir que j'adore Michel-Ange, il fait partie de ces artistes de la Renaissance italienne pour qui je voue une admiration sans borne. Botticelli, Vinci, Lippi, tout un tas de prodiges dont je suis presque amoureuse. (Mes futurs garçons, s'il y en a, me détesteront un jour pour ça. Il y en a bien un qui finira avec un de leur prénom.)(Ou Lorenzo de Medici?) Bref, ce fut donc avec grand plaisir que je me suis lancée dans ce roman.

Quelques petites choses m'ont chiffonnée malgré tout qui font que ce roman était plaisant mais sans plus.

Tout d'abord, la légèreté. Non pas la légèreté de l'écriture pour une fois mais bien de de l'entièreté de l'histoire. J'ai eu l'impression que c'était écrit non pas pour des adultes mais pour des adolescents. On raconte quelque chose mais en survolant les faits. Cela ne va pas au bout des choses, c'est plutôt une suite de scènes, de lettres. Parfois c'est surprenant, on ne sait pas très bien qui parle, qui raconte. Il y a en effet 2-3 fois où ce n'est pas Michel-Ange lui même qui parle mais une deuxième personne qui est avec lui. Au début, c'est assez étrange.

J'ai apprécié que l'auteur ne brosse pas un portrait très reluisant de cet artiste, il est très clair. Il pue, n'est pas sympathique, râle, est torturé. Néanmoins, on arrive à s'attacher à ce personnage tourmenté qui ne sait pas trop ce qu'il veut, qui se sent persécuté. J'ai eu envie.. De le protéger.

C'était très agréable de retrouver Constantinople surtout après mon énorme coup de coeur pour cette ville dans "Du sang sur la soie" d'Anne Perry. Mais encore une fois, on la voit de loin. On apprend quelques faits historiques, on rencontre quelques personnes, rien de transcendant.

Tu l'auras compris, tout ça m'a laissé un goût de trop peu. Néanmoins..

L'écriture était poétique. Douce, attirante. Un extrait assez incroyable pour te montrer:
"Je sais que les hommes sont des enfants qui chassent leur désespoir par la colère, leur peur dans l'amour; au vide, ils répondent en construisant des châteaux et des temples. Ils s'accrochent à des récifs, ils les poussent devant eux comme des étendards; chacun fait sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage. On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d'éléphants et d'êtres merveilleux; en leur racontant le bonheur qu'il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l'amour, l'amour, cette promesse d'oubli et de satiété. Parle-leur de tout cela, et ils t'aimeront; ils feront de toi l'égal d'un dieu. Mais toi, tu sauras, puisque tu es ici tout contre moi, toi le Franc malodorant que le hasard a amené sous mes mains, tu sauras que tout cela n'est qu'un voile parfumé cachant l'éternelle douleur de la nuit."
 Peut-être cette poésie suffit-elle à expliquer l'engouement de ce roman. Moi, je me suis sentie bercée. Je pense juste que je m'attendais à un roman historique et non pas à quelque chose qui touche plus à l'ordre des sentiments. Cela n'était pas pour un public comme moi.

Des bisous!

5 commentaires:

  1. J'ai ressenti la même chose que toi et pourtant je l'ai écouté en livre audio. Je pensais que c'était à cause de ça mais en fait non! Bon ben tanpis! :D

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  2. Moi je n'ai pas été transportée par ce roman, il manquait un petit quelque chose mais je l'ai tout de même trouvé sympa. La couverture est anachronique, mais tant pis, elle est très belle ! ^^
    Quant à l'histoire, elle est courte, donc, pas le temps de s'ennuyer, mais...j'ai eu quand même un petit goût d'inachevé... :) Je suis tout de même contente de l'avoir lu.

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  3. Bonjour,

    Est-ce que vous savez ce que ca veut dire: toi, le Franc malodorant? Parce que je fais un travail de traduction et je n'ai aucune idée. Merci á l'avance!!!

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    1. Et bien bêtement "Le Franc qui ne sent pas bon" me semble-t-il? (Le Franc, pas la pièce de monnaie mais le Franc du peuple des Francs.)

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