lundi 21 janvier 2013

Jonathan Coe - La pluie, avant qu'elle tombe.

Salut les loupiots,

Aujourd'hui, je viens vous parler d'un livre que j'ai dévoré cette nuit. Un livre que j'ai vraiment adoré. Je l'ai lu grâce à une demoiselle sur Livraddict qui vantait Jonathan Coe et je l'en remercie grandement, quelle découverte géniale! C'est donc bien de cet auteur dont il s'agit aujourd'hui avec son roman:

La pluie, avant qu'elle tombe.
Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ? Tout Jonathan Coe est là : la virtuosité de la construction, le don d'inscrire l'intime dans l'Histoire, l'obsession des coïncidences et des échos qui font osciller nos vies entre hasard et destin. Et s'il délaisse cette fois le masque de la comédie, il nous offre du même coup son roman le plus grave, le plus poignant, le plus abouti.  
Il est difficile pour moi de mettre de l'ordre dans les informations stockées dans mon cerveau. J'ai toujours un peu de mal à parler de ces fresques familiales sur plusieurs générations. Je ne sais jamais par où commencer.

Alors commençons simplement: Ce roman parle de la famille. Mais pas que. A mon sens, c'est surtout une question de conséquences. Une question des conséquences de nos actes sur notre entourage. Des conséquences de nos actes sur les gens que l'on aime ou que l'on est censé aimé.

Pourquoi ce livre m'a plu? Car il est touchant. Touchant à mourir même.

Tout commence avec la mort de Rosamond. Sa niècle, Gill, découvre quatre cassettes audio qu'elle est censée donner à une certaine Imogen. Sauf qu'elle ne la retrouve pas. Et se retrouvent donc à écouter ces cassettes avec ses deux filles.

Ces cassettes décrivent vingt photos racontant l'histoire de cette famille depuis l'enfance de Rosamond jusqu'à sa mort.

Ce n'est pas une histoire très joyeuse malheureusement. C'est la guerre, la tristesse, des mères indignes, des enfants tristes. Mais de l'amour, aussi.

L'écriture de Jonathan apporte beaucoup également. Cela m'a fait un peu pensé à ces vieux romans gothiques, sombres et un peu malsains. Une écriture profonde et poignante qui vous remue le ventre. Mais qui vous attache, aussi. A ces personnages, à ces paysages.

Un petit extrait?
Je revois Thea fronçant les sourcils en méditant ces paroles, et puis elle a proclamé : "Eh bien moi, j'aime la pluie avant qu'elle tombe." Rebecca s'est contentée de sourire, mais moi j'ai répliqué (de façon assez pédante, je suppose) : "Tu sais, ma chérie, avant qu'elle tombe, ce n'est pas vraiment de la pluie. - Qu'est-ce que c'est alors?" Et j'ai expliqué : " C'est de l'humidité, rien de plus. De l'humidité dans les nuages." Thea a baissé les yeux et s'est de nouveau affairée à trier les galets de la plage : elle en a ramassé deux et s'est mise à les frapper l'un contre l'autre.
Elle semblait trouver plaisir à ce bruit et à ce contact. J'ai continué : "Tu comprends, ça n'existe pas, la pluie, avant qu'elle tombe, sinon ça n'est pas de la pluie."
C'était un peu ridicule de vouloir expliquer ça à une enfant, et je regrettais de m'être lancée là-dedans. Mais Thea ne semblait avoir aucun mal à saisir ce concept - bien au contraire : au bout de quelques instants, elle m'a regardée avec pitié en secouant la tête, comme si c'était éprouvant pour elle de discuter de ces matières avec quelqu'un d'aussi obtus.
" Bien sûr que ça n'existe pas, elle a dit. C'est bien pour ça que c'est ma préférée. Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux, pas vrai?"
Et puis elle a couru dans l'eau avec un sourire jusqu'aux oreilles, ravie que sa logique lui ait valu une si insolente victoire.
C'est vraiment un roman à découvrir. J'ai été totalement conquise et suis pressée de retrouver cet auteur. Si tu as envie d'être ému, ce livre est fait pour toi.

Des bisous.

4 commentaires:

  1. Aaaaaaaaah je suis contente que ce roman t'ait plu Lavinia et qu'il te donne envie de poursuivre l'aventure avec Coe. :)
    C'est une très belle histoire même si elle est faite de souffrances, mais pas que, pas que... ^^

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  2. Super, encore un avis positif sur ce bouquin, je n'ai plus le choix, il va falloir que je le sorte de ma PAL. :)

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  3. Cela fait plusieurs fois que je croise ce roman et qu'on ne m'en dit que du bien, alors je vais certainement finir par me laisser tenter :)

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  4. Tant d'avis positifs sur ce titre de Coe ! Je crois qu'il va falloir que je me décide à le sortir de ma PAL !

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