lundi 6 juin 2011

Maasmechelen Village. Ou les aventures de 3 filles lâchées au paradis.

Public,
Sache que moi et mes deux super copines avons pris des risques, pour toi.
Nous n'avons reculé devant rien pour satisfaire ta curiosité et tester pour toi le pire cauchemars des hommes, le paradis des femmes, l'autel de notre folie:
J'ai nommé: L'outlet.
Pour toi, petit ignorant là au fond, l'outlet est un regroupement de magasin de grandes marques qui vend des vêtements à prix soldés. De -20%, jusqu'à 50%, parfois plus.
Tu comprends que pour nous, c'est la fête totale. Donc.

Je te raconte.
Moi et mes deux lutines avons décidé de bouger nos petites fesses jusqu'à Maasmechelen, situé entre notre plat pays et les Pays-Bas. (Mais toujours en Belgique, donc.) Pourquoi? Nous étions à la recherche de la robe parfaite de demoiselles d'honneur. (Je ne t'ai pas raconté la recherche déprimante de la robe parfaite pour quatre filles n'ayant pas la même silhouette? Vas-y pour trouver une robe étant jolie sur trois naines et une géante. ) Nous nous sommes décidés, après moultes recherches intensives dans tous les magasins de Bruxelles d'aller dans ce repaire de tentations
.
10h30. Nous nous donnons rendez-vous chez Mmmmmh, travail de Monsieur. Le nain est en train de faire gouzi-gouzi chez Belle-Maman, papa au travail. Quant à moi, j'attend une des naines et la géante. Hop, une demi-heure plus tard, après avoir attendu 30 minutes la géante, échanger les voitures, bu un café pour se préparer, on y va.

11h. Nous partons. Alors là, public, imagine-toi dans un film américain à gros budgets où un nombre indéterminé de filles sont dans une voiture et vont dans un endroit quelconque. Oui oui, nous étions ce cliché-là. Bon, d'abord nous avons fait un peu les intellectuelles, écoutant Yves Montand ou Boris Vian. Puis, notre nature véritable est revenue: A nous le CD "Money Songs" de Sat, la géante. C'est quoi "Money Songs" vas-tu me demander? Un CD de tubes de musique de s****** dans son état le plus pur. De "I'm Slave" de Britney à "Lady Marmelade" en passant à "Try Again" d'Aaliyah. Si si, de la vraie musique de fille. Et on chantait. Et on se trémoussait. Et y'en a même une mettait son vernis. (La naine, t'as vu, j'ai pas dit que c'était toi hein.)

12h. Recherche de place, pas énormément de voitures, nous sommes contentes. On sort, on analyse la situation et décidons de faire tous les magasins et ce, dans l'ordre. Hop, on se met à un bout et on se lance.

12h15. Nous ressortons du premier magasin, première déception pour moi. La fille qui se veut ultra-féminine que je suis a malgré cela un énorme soucis avec les baskets. Notre premier magasin fut Adidas: Basket de mes rêves, à même pas 30€ et là, horreur: Plus que du 39. Vie cruelle, pourquoi me faire vivre une pareille épreuve? Prête à me couper les pieds, j'ai malgré tout vite repris pied. (Ha-ha.) Je relève la tête, jette un regard dédaigneux et sort dignement.

De 12h30 à 15h: Alors là, je te fais un résumé. Nous sommes tombé amoureuses de: Deux robes Dolce & Gabanna, une paire de chaussure Versace, deux sacs Kipling. Mais nous n'avons rien acheté. Sous peine de répudation publique par nos hommes et parce que, de mon côté, je me serais mal vue expliquer à Livio qu'il n'aurait plus à manger ce mois-ci "Parce que Maman a trouvé la robe de ses rêves, tu comprend paaaaaaaaaaas, hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii *Cris stridents*". Alors non, en mère digne et gentille, j'ai tiré les filles chez Petit Bateau et j'ai craqué. Deux t-shirt, deux barboteuses, je ressors avec un énorme sourire. Au secours, je suis une mère, une vraie. Pfiou.

15h: Un peu découragée, nous décidons de nous arrêter et d'aller manger un bout. Une espèce de faux-snack italien avec des foccacia qui ne ressemblent en rien à des foccacia. Cuites en plus. On essaye de s'asseoir, plus de places dehors, on essaye d'aller à l'intérieur, on ne peut pas. Sat s'énerve, se calme, nous allons sur un banc, nous mangeons, nous buvons, nous prenons des coups de soleil.
C'est bon.

15h30. Nous sommes à la moitié de l'outlet, un peu découragée, commençant à ne plus croire tout à fait à l'existence de la robe parfaite. Et pour laquelle nous ne devrons pas vendre un rein.

De 15h30 à 16h30. Autre résumé: Nous flashons sur une robe Guess, une robe Desigual, un imper Benetton, d'autres robes Guess.

De 16h30 à 17h. La fin, l'agonie. Rentrons chez Max Azria. Tatiana trouve la robe de ses rêves, qui lui va parfaitement. Mais elle rechigne à se couper un bras. Ou une jambe. Je trouve la robe de mes rêves, pour le soir du mariage. Pareil. Je tiens à aller à mon mariage avec mes deux reins et tout ce qui va avec. O, cruelle injustice.
Nous passons devant chez Puma. Qui ressemble plus à une boîte qu'à autre chose. Très grosse envie de leur dire: "Si j'avais eu envie d'aller en boîte plutôt que de m'acheter des baskets, je l'aurais fait, co*****."

Noukies. Je flashe sur un "Doudou trop beau, tu comprends pas, c'est une grenouille, j'appelle tout le temps Livio ma grenouille et c'est la petite musique que je lui chante tout le temps, allez, tu comprend paaaaaaaaaaaaaaaaaaas." Je suis stupide. Mais j'ai résisté. Je le regrette encore. (Juste un peu. Truc de filles, tu peux pas comprendre.)

Et alors, le dernier. Le meilleur. Converse. "Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii" *Re-cri strident ridicule et insupportable.* Je l'attendais depuis le début, moi, ce magasin. (Je t'ai dit que j'avais un petit soucis avec les baskest.) Je flashe sur au moins 5 paires, perd la tête, ne sait plus vraiment ce dont j'ai envie. "Mais celle-là elle est trop belle mais avec un beau jeans", "Celle-là elle est trop kikou trop mignonne" Et là, Sat et moi flashons sur une paire de Converse.. Motif Léopard. Juste magnifique. Un peu trop grande pour elle, juste parfaite pour moi. J'hésite avec les 30 000 autres paires que j'aime. Et là, argument ultime de la géante: "Non mais t'en as déjà vu combien des filles avec des Converse léopard?" Aoutch. Elle touche mon orgueil, elle sait comment me parler. Je m'incline, je fonce à la caisse, regardant autour de moi avec un regard de prédatrice. "Vous n'aurez pas mes baskets, non!"

On ressort. Nous sommes à la fin du parcours, totalement dépitées. Nous allons nous consoler avec une glace, énorme, très bonne. (Sauf celle de la géante. Mais la géante est une grande fabricante de glace, elle est difficile, donc.) Cette dernière a une dernière mission à remplir avant de partir. (Une histoire de sortie-Bowling-Big-Lebowski et de tenues 50's à trouver. De caleçons rose et jaune fluo. De chemise à fleurs roses. Toussa.)

Pendant qu'elle part à la recherche de ses accessoires indispensables, Tatiana et moi faisons les larves sur un banc. Critiquons toutes les filles qui portent un mini-short mais qui ne devraient pas. Rêvons d'être riche. De gagner au Lotto. De s'acheter la maison Chanel. Des vieux beaux un peu trop chauves. Critiquons les filles trop bien habillées.

Bref. Sat reviens, on se traîne à la voiture. Pleurons en rentrant dedans, après 6h passée en plein soleil, une vraie fournaise. Foutue voiture sans clim. Sat au volant, Tatiana et moi mettons exactement 5 minutes à tomber dans un sommeil de juste. (Tu te rends pas compte à quel point c'est fatiguant, le shopping!) (Pardon Satguine, je suis désolée, on a été nulle de t'abandonner sur ce coup-là.) Dernier arrêt, on boit goulument, plein d'essence, de chips.

On se perd un peu en chemin. Finissons par arriver chez Belle-Maman. Retrouvons le nain qui fais des petits cris étranges, de joie. Il a une vraie frange avec de belles boucles. Je fond.

Bon bon bon. Les trucs intéressants s'arrêtent là. Je pourrais aussi te raconter mes petits cris de supplication genre "Ca c'est trop meugnon ça irait trop bien à Livio s'il te plaîîîîîît" à Tatiana. Et son regard meurtier, genre "Va crever en enfer, chacal."

Ou nos hallucinations. Nos envies. Nos plaintes.

Mais non. T'as vu la bonne journée qu'on a passé? En toute honnêteté, ça reste cher. Mais abordable pour le super-truc-sur-lequel-t'as-trop-flashé dont t'as envie. Et pendant les soldes, je te jure que moi j'y traîne mes drôles de dames et là, ça va être la folie.

(Je pourrais te montrer tout ce sur quoi on a flashé mais non. Crois-pas que je vais te laisser nous voler nos flashages. Par contre, puisque t'es sage, tiens. Mes converses. Bave un peu.) (Et une photo du nain, de sa frange et de ses boucles. Ne te moque pas de sa coiffure vintage genre "Petit garçon parfait des années 50.")



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